En assemblée générale le 17 juin 2025 à Paris, l’interprofession nationale porcine (Inaporc) a souligné l’importance, selon elle, de défendre collectivement les intérêts du secteur, promouvoir la production française et mener des actions de lobbying au niveau national et européen.
Or, si elle rassemble tous les acteurs de la filière, des producteurs d’aliments aux distributeurs, en passant par les éleveurs et les transformateurs, la Cooperl manque toujours à l’appel. Son absence pèse sur l’organisation, et le président d’Inaporc, Philippe Bizien, estime que l’instance « serait bien plus forte avec tout le monde autour de la table ». Il invite Cooperl à y revenir.
Contentieux financier
Si la fracture entre Cooperl et Inaporc traîne depuis des années, un conflit plus récent concernant des obligations financières ravive les différends. Selon Philippe Bizien, Cooperl doit pas moins de 3 millions d’euros au collectif. Cette somme correspond aux cotisations interprofessionnelles que la coopérative n’a, selon Inaporc, pas versées, malgré l’extension légale des contributions par l’État.
En effet, selon le mécanisme des cotisations interprofessionnelles, lorsqu’une interprofession signe un accord sur les contributions financières, l’État peut décider d’étendre cet accord à l’ensemble du secteur, rendant ainsi les cotisations obligatoires pour tous les acteurs, qu’ils soient membres ou non de l’instance.
Les travaux de l’interprofession « profitent à toute la filière »
C’est le cas de l’accord conclu par Inaporc le 7 septembre 2022, étendu par arrêté ministériel du 27 décembre 2022 pour les années 2023 à 2025. Cooperl s’est alors retrouvée dans l’obligation légale de contribuer financièrement, malgré son retrait des instances collectives. La coopérative a saisi le Conseil d’État pour contester la légalité de l’arrêté d’extension, mais sa requête a été rejetée. La haute juridiction administrative a notamment confirmé la représentativité d’Inaporc en tant qu’organisation interprofessionnelle nationale pour le secteur porcin, et validé les conditions d’extension de l’accord.
« Le travail mené sur l’exportation, le lobbying, le travail sur la biosécurité, le travail mené sur les ATM [dispositif collectif d’équarrissage, NDLR], la communication sur “Le porc français”, et tous les autres dossiers suivis par Inaporc, profitent à tous les membres de la filière, y compris ceux qui ne participent pas à son financement, comme Cooperl », a martelé le président d’Inaporc en clôture de l’assemblée générale.
La somme manquante pèse d’autant plus que l’interprofession dépense annuellement près de 600 000 euros pour la promotion du logo “Le porc français”, un label dont bénéficient pourtant tous les acteurs de la filière, y compris la Cooperl, insiste Inaporc.