Lors de la récolte, l’étape du triage des pommes de terre est une tâche pénible nécessitant de nombreux moyens humains. Arnaud Tettart, qui exploite d’environ 110 hectares de pommes de terre autour de Guemp (Pas-de-Calais), a cherché une alternative efficace à cette problématique.
Avant de s’équiper du système CropVision du constructeur français Downs, il employait en moyenne 18 personnes pour effectuer le tri et la logistique pendant la période de la récolte de ses pommes de terre. Désormais, avec le système de tri optique il ne reste que 2 personnes.
« C’est un avantage car au-delà de l’économie sur les salaires, je n’ai plus la pression de chercher du personnel fiable, estime-t-il. Le débit du chantier dépend principalement des personnes présentes sur la table de triage. Donc s’il en manque une, c’est toute la chaîne qui est impactée. »
Un ordinateur plus précis qu’un humain
Remplacer des humains par un robot offre aussi l’avantage d’être réellement précis dans la sélection des tubercules. « Lorsque je disais aux salariés qu’il y en avait trop de vertes, ils avaient ensuite tendance à retirer beaucoup plus de pommes de terre et même des bonnes », se souvient Arnaud.
De son côté, la machine analyse sur 360° la pomme de terre et détecte instantanément la moindre imperfection comme les traces de vert parfois presque invisibles pour l’œil humain. Le système classifie alors les tubercules en fonction de leur qualité (sans défaut, verte, coupée, gâtée, difforme et crevassée).
Trois fonctions de tri
Le CropVision possède trois méthodes de tri. La première laisse passer la tubercule car elle est considérée comme remplissant tous les critères déterminés par l’utilisateur. La seconde, le rebond, envoie les cailloux sur un tapis intermédiaire. La troisième, le « shoot », ouvre le doigt sur un laps de temps très court afin d’éjecter la récolte et ainsi l’orienter vers le bon tapis en fonction des données choisies et des caractéristiques analysées par les caméras.
Un système connecté facile à utiliser
Maintenant qu’il l’a bien en main, Arnaud trouve la machine très simple, voire ludique à utiliser. Toutes les opérations de test de réactivité des doigts et de réglage du calibre et des fonctions shoot et rebond s’effectuent depuis une interface tactile pensée comme une tablette avec un affichage clair de chaque donnée.
Des interrupteurs électriques sont aussi prévus en cas de défaillance due au panneau tactile, pour continuer à utiliser le déterreur. Le système est aussi muni d’une carte Sim afin que Downs puisse aider ou corriger en temps réel les éventuels problèmes à distance.
Moins de déchets au transport
Arnaud Tettart envisage de mettre des pommes de terre déjà lavées afin d’effectuer un tri beaucoup plus minutieux et déterminer exactement la proportion de chaque calibre dans un pallox avec le nombre exact de tubercules traité et donc fournir une traçabilité plus importante et donc une plus value à la revente.
« J’ai pour projet d’aller voir mes acheteurs et distributeurs en Espagne avec des camions chargés de pommes de terre passées dans le trieur », explique Arnaud. Ainsi, il compte leur prouver que les 15 % de déchets comptés dans le transport sont trop importants car il est maintenant passé à un taux de 7 %. Il a donc réduit de près de la moitié le poids mort transporté et réalise donc une économie substantielle, qui doit être intégrée dans la rémunération.
Repenser la logistique du champ au trieur
L’exploitant qui a déjà effectué une campagne avec le trieur a testé le débit de la machine à son maximum en organisant une journée dans laquelle 3 arracheuses ont tourné dans la même parcelle. Le rendement est ainsi monté à plus de 60 t/h (calibre 40/70) sans pour autant atteindre les limites de la machine.
Avec ce constat, il a dû repenser toute la logistique de sa récolte car la machine lui donne beaucoup plus de flexibilité qu’avant. Ce gain s’explique par une importante économie de temps lors du triage. Malgré tout le client étant exigeant sur la qualité de sa production, il a conservé 2 salariés derrière la machine. Ils sont chargés d’effectuer un tri minutieux des grenailles et des tubercules qui auraient échappé au trieur optique.