Les remontées de terrain de la collecte de miel en France commencent à être synthétisées : « On peut raisonnablement estimer que la récolte de miel de 2023 en France s’élève à environ 20 000 tonnes. Elle est supérieure à celle de 2022 que nous avions estimée autour de 14 000 tonnes et à celle de 2021 où elle avoisinait à peine les 10 000 tonnes », résume Christian Pons, le président de l’Union nationale de l’apiculture française (Unaf), en présentant ce bilan le 17 octobre 2023.
Pluies de printemps
Contrairement à l’Italie ou à l’Espagne où les récoltes de miel sont catastrophiques, la France a eu une chance inouïe de pouvoir bénéficier de pluies en fin de printemps et en début d’été et d’éviter une canicule prolongée en début juillet. Sans cet heureux concours de circonstances, le bilan de la saison apicole aurait été des plus médiocres.
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En effet, c’est bien les conditions climatiques qui ont guidé la production. Les colonies d’abeilles ont repris de façon précoce leur activité à la sortie d’un hiver 2022-2023 particulièrement doux. Mais l’hiver a aussi été particulièrement peu pluvieux. Ce manque d’eau guide les ressources florales butinées par les abeilles. C’est donc espèce par espèce qu’il faut regarder l’année pour en tirer un bilan pertinent.
Gelées tardives
Au printemps dans la moitié nord, la bonne tenue du colza a permis d’assurer une collecte correcte. En revanche, les miellées de garrigues, de thym ou de romarin dans le Sud ont été médiocres. La collecte d’acacia s’est bien comportée en Bourgogne et dans l’Est mais elle a été plus difficile, voire nulle par endroit, dans le Sud-Ouest qui a connu des gelées tardives. Dans les piémonts du sud de la France, la récolte de bruyère blanche a été plutôt correcte.
Ce n’est qu’à la mi-mai que les pluies abondantes ont permis aux floraisons de s’épanouir. Les récoltes de miel de montagne, de miel polyfloral, de tilleul, de ronce, de sapin, puis de sarrasin ou de bruyère ont été le plus souvent correctes à bonnes.
Déception en tournesol
Celle de châtaignier, en revanche, s’est avérée tout juste moyenne car souvent irrégulière et quelquefois médiocre en raison d’orages qui ont délavé les fleurs.
En ce qui concerne le miel de lavande, la récolte s’est révélée souvent correcte, à l’exception de quelques secteurs décevants. La récolte de tournesol varie selon les bassins mais reste toujours décevante. En revanche, dans les zones de luzerne ou de sainfoin, plantes qui résistent bien aux rigueurs du climat, les apiculteurs ont pu effectuer une nouvelle fois de très belles récoltes.
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La France produit 50 % de sa consommation et les conditionneurs importent chaque année près de 30 000 tonnes de miels à bas prix venus des quatre coins du monde, en particulier d’Asie.