Après les révélations cette semaine de l’étude nationale Pestirive sur l’exposition aux pesticides des riverains de parcelles viticoles, cette troisième édition de l’Appel de La Rochelle était organisée par l’association Avenir santé environnement (ASE). Celle-ci a été créée en 2018 après une série de cancers pédiatriques en Charente-Maritime, touchant notamment des enfants habitant dans la plaine agricole de l’Aunis, voisine de la ville.
Des citoyens, des militants, des médecins et des élus
« Arrêtez vos salades », « Cultivons notre avenir », « Aunis maltraité », pouvait-on lire sur des pancartes dans le cortège qui a réuni citoyens, proches de victimes, militants associatifs, médecins et élus, dont la secrétaire nationale des Écologistes Marine Tondelier. « Je fais confiance aux Français pour se saisir du sujet […] La pétition contre la loi Duplomb est le plus grand mouvement social de ces derniers mois, c’est une longue bataille qui ne fait que commencer », a-t-elle commenté.
En partie censurée par le conseil constitutionnel, la loi Duplomb a fait l’objet d’un vaste mouvement de protestation cet été. Une pétition réclamant son abrogation a réuni plus de 2,1 millions de signatures, franchissant largement la barre des 500 000 signatures permettant un débat à l’Assemblée nationale. Le 17 septembre, les députés de la Commission des affaires économique ont prévu d’en débattre d’ici fin octobre.
Pour « une convention nationale citoyenne pour la transition agricole »
« Nous proposons la création d’une convention nationale citoyenne pour la transition agricole. Ça nous semble être un outil satisfaisant car il fait appel à l’intelligence collective », a annoncé le porte-parole d’ASE, Franck Rinchet-Girollet. « Il faut sortir de ce modèle qui intoxique », a renchéri la députée européenne écologiste Marie Toussaint.
« Nous ne sommes pas dans une posture d’agribashing, nous sommes force de propositions », a affirmé le député écologiste de Charente-Maritime Benoît Biteau. Fleur Breteau, fondatrice de l’association Cancer Colère, était aussi dans le cortège. « Il faut créer un rapport de force », a-t-elle lancé.
Après la marche, à laquelle ont aussi participé des représentants du Parti socialiste, LFI, Greenpeace et la Confédération paysanne, élus, scientifiques, associations et citoyens devaient participer à des tables rondes. L’an dernier, l’ASE a révélé la présence de traces de pesticides, dont certains interdits, dans les cheveux et les urines de dizaines d’enfants habitant la plaine de l’Aunis, où une quinzaine de cas de cancers pédiatriques ont été recensés depuis 2008 selon l’association.