« Phytéis a pris connaissance de l’analyse que fait l’Anses de l’actualisation de 2021 de l’expertise collective Inserm de 2013, concernant les effets des pesticides sur la santé humaine », a indiqué le 25 avril 2025 l’organisation qui fédère 18 entreprises de protection des plantes.

Pour Phytéis, le fait que l’Anses ait recentré son analyse sur les neuf molécules autorisées en France, sur les 45 expertisées par l’Inserm, prouve que « les processus d’autorisation de mise sur le marché [français] intègrent bien l’évolution des connaissances scientifiques à travers la réévaluation périodique des substances, qui a lieu en moyenne tous les 10 ans. »

Préconisation de l’Anses partagée

Phytéis indique par ailleurs partager la préconisation de l’Anses visant à « déterminer les contributions respectives des usages biocides et phytopharmaceutiques dans les indicateurs d’exposition afin de mettre en place des mesures préventives de santé publique pertinentes ». Les pyréthrinoïdes, dont les risques liés à l’exposition ont notamment été identifiés par l’Anses, « sont encore largement utilisés en usage agricole aussi bien que pour les usages biocides professionnels et amateurs », appuie Phytéis.

Et l’organisation de rapporter les propos de Matthieu Schuler, directeur général délégué en charge du pôle des sciences pour l’expertise à l’Anses, cité par l’AFP : « La source principale d’exposition de la population générale, ce sont les bombes et les prises insecticides utilisées pour éloigner les insectes, ou les colliers pour chiens et chats. »

Générations futures demande des actions immédiates

Générations Futures appelle quant à elle, dans un communiqué le 25 avril 2025, à des mesures « fortes, concrètes et rapides ». Elle critique les préconisations de l’agence sanitaire française, jugées « souvent floues » et peu concrètes. L’ONG demande notamment le retrait de tous les produits (phytopharmaceutiques, biocides ou vétérinaires) à base d’une substance pyréthrinoïde « dans un délai court, même si la part de l’exposition attribuée aux différents usages n’est pas encore bien connue ». Ainsi que l’utilisation du Nodu pour mesurer l’évolution des usages dans le cadre du plan Ecophyto.

« À l’heure où certains cherchent à démanteler toute ambition réelle de réduction des pesticides et militent pour le retour de substances dangereuses, comme dans la proposition de loi Duplomb qui sera débattue à la fin de mai à l’Assemblée nationale, ce rapport d’experts doit servir de boussole à nos décideurs et les convaincre de s’opposer fermement à tout affaiblissement de la réglementation sur les pesticides », commente François Veillerette, porte-parole de Générations Futures.