C’est un report qui déçoit la FNSEA et Jeunes Agriculteurs (JA). La proposition de loi pour lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur sera examinée à la fin de mai à l’Assemblée nationale, a appris l’AFP de source parlementaire. Le texte appelé aussi « Duplomb-Ménonville » du nom des sénateurs qui l’ont déposé avait déjà été voté par le Sénat le 27 janvier dernier.

Un report qui « illustre le manque de considération face à l’urgence de la situation », estiment les deux syndicats dans un communiqué du 2 avril. La ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, avait déjà préparé les esprits sur cette issue lors de sa venue au congrès de la FNSEA il y a une semaine le 27 mars 2025. Elle intervenait juste après la prise de parole d’Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, qui avait lancé à la ministre : « Quand on s’engage publiquement sur une date devant les agriculteurs, la moindre des choses est de s’y tenir. » Il faisait allusion à l’échéance de la semaine du 28 avril que le gouvernement lui avait communiqué lors du dernier Salon international de l’agriculture.

Convaincre les députés, le « principal » enjeu

Si Annie Genevard avait déclaré qu’elle partageait l’envie du syndicat majoritaire de voir le texte arriver le plus rapidement dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, elle avait tout de suite enchaîné en faisant allusion à un « encombrement législatif ». Les lois sur le narcotrafic, l’audiovisuel, la fin de vie et la simplification de la vie économique (pour laquelle des amendements qui concernent le secteur agricole sont d’ailleurs sur la table) étaient citées au menu du Parlement.

C’est la crainte de voir ce texte repoussé à une date incertaine qui avait poussé certains congressistes à huer la ministre lorsqu’elle a souligné « le principal combat n’est pas la date (NDLR : d’inscription de la proposition de loi à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale), mais de convaincre les députés d’adopter » le texte.

Dans leur communiqué du 2 avril, la FNSEA et JA « appellent leurs réseaux à rencontrer leurs députés pour défendre cette proposition de loi ». « Ce texte est essentiel pour répondre aux attentes des agriculteurs et apporter des solutions concrètes aux crises qu’ils traversent notamment sur les surtranspositions en matière d’utilisation des produits phytosanitaires, sur la simplification pour les éleveurs, sur le développement de l’assurance prairie, sur l’accès à l’eau dans un contexte de changement climatique, ainsi que sur la priorisation des actions de l’Anses pour lutter contre les impasses », estiment les syndicats.