« Nous assistons à une nouvelle campagne de promotion de peurs infondées », estime l’Association française pour l’information scientifique (Afis) suite à la publication du rapport annuel de Générations futures sur les résidus phyto dans les fruits et légumes non bio.
Pas de prise en compte de la concentration
Ainsi, l’Afis dénonce une « désinformation » et « un emballement médiatique » dans un communiqué diffusé le 20 décembre 2024.
Elle regrette :
- D’une part que « le rapport se concentre sur la fréquence de détection (combien d’échantillons dépassent le seuil de détectabilité) et non pas sur la concentration (la dose réelle à laquelle le consommateur est exposé, véritable marqueur d’un risque possible) ».
- D’autre part que les aliments bio ont été écartés de l’étude. « S’ils avaient été pris en compte, l’analyse aurait mis en évidence la présence de résidus de pesticides dans nombre d’entre eux. En effet, l’agriculture biologique utilise des pesticides qui, bien que présentés comme « naturels », ne sont pas nécessairement exempts de risques. »
Fruits et légumes « d’excellente qualité sanitaire »
« La campagne initiée par Générations futures s’inscrit dans un contexte de baisse du chiffre d’affaires de l’industrie du bio depuis 2020 », souligne l’Afis, qui rappelle que Générations futures « déclare faire la promotion de l’agriculture biologique » et « reçoit des financements des entreprises de cette filière (Biocoop, Bjorg, Léa Nature, Naturalia, Nutergia, etc.) ».
L’Afis dénonce une « instrumentalisation » de peurs « à des fins de promotion d’une filière économique », alors que les filières bio et conventionnelle, qui « correspondent à des attentes différentes des consommateurs », « produisent toutes deux des fruits et légumes d’excellente qualité sanitaire ».
Elle rappelle que la consommation de fruits et légumes, qu’ils soient bio ou non, « est recommandée par toutes les autorités sanitaires. » Selon les derniers chiffres de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa), 98,4 % des fruits et légumes échantillonnés en Europe respectent la réglementation relative aux résidus phyto en se situant en dessous des limites maximales de résidus (LMR). L’Afis indique que ces LMR sont « des valeurs administratives établies de façon à rester bien en deçà des seuils toxicologiques (un facteur au minimum de 100 par rapport à la « dose sans effet », ou DSE) ».
L’Afis explique être une association qui « se donne pour but de promouvoir la science et d’en défendre l’intégrité contre ceux qui, à des fins lucratives ou idéologiques, déforment ses résultats, lui attribuent une signification qu’elle n’a pas ou se servent de son nom pour couvrir des entreprises charlatanesques. » Elle édite la revue « Science et pseudo-sciences ».