« Je veux que sur ce sujet des pesticides, la présidence française de l’Union européenne porte, et je m’y engage ici, une initiative forte, avec tous les collègues, de sortie accélérée des pesticides », a déclaré Emmanuel Macron, sans plus de détails, lors de l’ouverture du congrès mondial de l’Union internationale de conservation de la nature (UICN) le 3 septembre 2021 à Marseille.

 

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« Le combat est dur »

« Ce n’est qu’au niveau européen que nous y arriverons, sinon, nous nous ralentirons », a ajouté le président de la République. Quelques minutes avant, en guise d’introduction à ses propos sur ce sujet, il avait rappelé que « le combat nous le menons, nous avons commencé à infléchir l’augmentation. Nous sommes en train de continuer à innover, trouver des substitutions, mais on sait combien le combat est dur. »

 

« Est-ce qu’on va assez vite ? Non ! répond le chef de l’État. Est-ce qu’on peut sous-estimer l’effort qu’on demande, en particulier à nos agriculteurs ? Non, parce que nos agriculteurs vivent déjà tellement mal de leur activité. Mais nous devons construire un chemin, une transition tous ensemble pour réussir à reprotéger nos sols, à reprotéger nos activités agricoles, et progressivement réduire, et parfois on peut se passer des pesticides. »

 

Emmanuel Macron a insisté sur les investissements nécessaires pour réduire l’usage des produits phytosanitaires, remettant en perspective le plan de relance et son volet agricole. Il a aussi cité la recherche. « Chaque fois que par la recherche on trouve des substituts non chimiques, chaque fois que par la recherche, on crée des cépages résistants et on arrive à modifier utilement le vivant, on peut se passer de pesticides et produire en étant compétitif. »

 

Chaque fois que par la recherche, on arrive à modifier utilement le vivant, on peut se passer de pesticides et produire en étant compétitif.

Emmanuel Macron, devant le congrès de l’UICN, le 3 septembre 2021 à Marseille

Agir au niveau européen

Paris prendra la présidence tournante de l’Union européenne au premier semestre de 2022. « Ça n’est qu’au niveau européen que nous y arriverons, sinon nous nous ralentirons », a-t-il poursuivi. Les ventes de pesticides chimiques ont été en hausse en 2020 en France, avec des stocks constitués par les agriculteurs anticipant une hausse de la redevance pour pollution diffuse, selon le ministère de l’Agriculture.

 

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Depuis le Grenelle de l’environnement à la fin de 2007, la France a mis en place des plans de réduction de l’usage des pesticides de synthèse. La « sortie du glyphosate » promise par Emmanuel Macron ne s’est pas concrétisée. Des cultures ou pratiques n’ont pas d’alternatives à ce désherbant, actuellement autorisé jusqu’à la fin de 2022 dans l’Union européenne.

 

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Le gouvernement a aussi été très critiqué par les associations de protection de l’environnement pour avoir annoncé en août 2020 la réintroduction temporaire des insecticides néonicotinoïdes, qualifiés de « tueurs d’abeilles », pour la culture de la betterave.