«Je suis d’la mauvaise herbe […], je pousse en liberté dans les jardins mal fréquentés. » À compter de ce 1er janvier, toutes les communes de France doivent se passer des pesticides pour l’entretien de leurs espaces verts, promenades, forêts et voiries. Mais s’il reste des mauvaises herbes, rien ne dit que les villes et villages concernés sont pour autant mal fréquentés, comme le chantait Georges Brassens. Un grand nombre de communes ne se sont cependant pas préparées à la nouvelle réglementation. Il est vrai que la mesure, initialement prévue pour 2020, a été anticipée dans la loi de transition énergétique de Ségolène Royal. Une ministre qui aime traiter dans le sens du vent ! Passer au zéro phyto ne se fait pas du jour au lendemain. Alors, amis de la binette, bonjour, vous allez vous souvenir que la terre est basse… Évidemment, les solutions ne relèvent pas toutes de l’huile de coude. Désherbages mécanique, thermique, paillage, plantes couvrantes… font partie des alternatives parfois coûteuses, même si des subventions existent. Dans tous les cas, il faudra revoir la gestion des espaces verts et réorganiser le travail. Dans les grandes villes, qui ont anticipé le passage, la transition n’a pas été simple. Dans les petites communes, où les moyens financiers et humains sont limités, ça l’est encore moins. D’autant que ce n’est souvent pas la priorité. Certaines ont pourtant réussi (voir p. 18).

Comme dans d’autres pays, il faudra s’habituer à voir de l’herbe présente là où, auparavant, tout était « propre ». C’est le retour de la nature, vous diront certains. Mais des herbes folles aux abords d’une mairie, sur les trottoirs ou près du monument aux morts, créeraient un sentiment d’abandon. Et encore plus dans un cimetière qui n’est cependant pas concerné par l’interdiction. Il faudra donc prioriser les tâches. En attendant, que vous soyez adepte ou pas du zéro phyto, très bonne année à vous. Des vœux à épandre sans modération !