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Les associations souhaitent que « l’ampleur du travail réalisé par le groupe de travail [de l’Anses permette] des avancées concrètes dans la protection des travailleurs de l’agriculture ». Dans leur document, elles pointent du doigt les recommandations de l’Anses qui sont, selon elles, prioritaires, et proposent la constitution d’un « groupe de travail du comité de suivi de la Direction des autorisations de mise sur le marché ».
Faisant suite à la publication de l’avis de l’Anses sur l’exposition des travailleurs agricoles aux pesticides le 25 juillet dernier, seuls Stéphane le Foll et Ségolène Royal avaient réagi par voie de presse. Le premier rappelait les différentes actions menées pour réduire ou mieux connaître les expositions aux pesticides, la seconde proposait la création d’un Certipesticide.
Formation dans les lycées professionnels
L’Anses relevait « le caractère limité de la formation sur les dangers et la sécurité autour des pesticides qui n’assure de ce fait pas un niveau de sensibilisation satisfaisant ». Les associations précisent que les formations doivent être mises en place « dans les lycées d’enseignement professionnel et pour tout travailleur agricole en exercice » et « confiées à des organismes indépendants ».
Manque de données indépendantes
Les associations rejoignent l’Anses sur la nécessité de remédier au manque d’études de terrain indépendantes sur les expositions. Elles appuient la facilitation de l’accès à l’information sur les données de sécurité des pesticides recommandée par l’Agence, avec notamment la création d’un site interne rassemblant les fiches de données sécurité des produits phytosanitaires.
Elles militent pour que plus d’études, y compris celles issues de la « littérature grise » soient prises en compte dans les modèles de prédiction de l’exposition et considèrent que « ces études doivent être intégrées au processus d’homologation des produits ».
Transparence sur l’efficacité des EPI
Indiquant que « le rôle protecteur [des EPI (équipements de protection individuelle)] n’est pas légitimé par la littérature scientifique », les trois associations demandent :
- Une intégration des données d’exposition sans EPI dans l’avis rendu par l’Anses lors de l’homologation d’un produit ;
- La réalisation, pour chaque produit soumis à autorisation, de tests sur les EPI recommandés. Les tests devraient prendre en compte les produits « dans leur formulation complète (non dilué et à la dilution maximale) », et être réalisés par ceux qui soumettent le produit à autorisation ;
- Le refus d’autorisation des produits qui n’engendrent une exposition inférieure à un seuil acceptable que si l’opérateur porte un EPI de niveau 3 (combinaison ou blouse). Ce dernier est considéré comme « non utilisable en pratique sauf dans une minorité de cas » par les trois associations.
(1) Agence nationale de sécurité sanitaire.
(2) Ces associations ont été auditionnées dans le cadre de l’étude de l’agence.