Perte de vitesse pour le label ZRP (zéro résidu de pesticides) en 2023 : « On avait l’habitude d’être sur des progressions depuis la création du label [en 2018], mais nous constatons une baisse de 4 % du nombre d’UVC (unité de vente consommateur) et de 1,7 % du chiffre d’affaires entre 2022 et 2023 », rapportait Gilles Bertrandias, président du collectif Nouveaux Champs, qui a lancé le label ZRP, le 21 février 2024. Un repli toutefois « contenu » au regard de la conjoncture inflationniste, estime-t-il.

Passe de 4 000 à 3 500 hectares

Traduisant ces résultats, la sole en ZRP dégringole de 4 000 à 3 500 hectares. Et le nombre d’agriculteurs engagés dans la démarche, lui aussi, a reculé pour atteindre 406 en 2023. « Ça ne veut pas dire qu’ils n’ont pas conduit leurs cultures en ZRP, mais plutôt que la production n’a pas été labellisée par manque de volumes de vente », précisait Gilles Bertrandias.

Le label n’a pas échappé à la réduction des assortiments par la grande distribution, avec la perte d’une cinquantaine de références, portant le nombre d’aliments labellisés à environ 150 en 2023, selon le collectif. Une régression qui a surtout touché les produits dont le label était peu présent en rayon, comme les abricots ou les fraises. « C’est dommage puisque ça n’encourage pas l’émergence du label sur de nouvelles espèces, déplorait le président du collectif. Et partout où nous sommes sur des volumes significatifs, ça s’est maintenu. »

Un nouveau label « biodiversité »

Malgré ces résultats en demi-teinte, le collectif se projette dans une dynamique de développement du label ZRP en 2024 et lance un nouveau label « biodiversité ». Ce dernier « a été construit en partenariat et selon l’expertise technique de l’ONG Noé Biodiversité autour d’un référentiel qui comporte 14 indicateurs », comme la diversité des cultures, le travail, la couverture et l’état de santé des sols ou encore les infrastructures agroécologiques, présente le collectif.

Les deux labels du collectif nouveaux champs ne cohabiteront pas sur un même emballage. (© Collectif Nouveaux champs)

Pour Gilles Bertrandias, ce nouveau label pourra trouver sa place parmi les nombreux signes de qualité déjà existants « dans la mesure où il répond de manière robuste aux interrogations des consommateurs ». « Même si le contexte n’est pas évident, on a la conviction que le moment est opportun pour les questions de biodiversité », juge-t-il. Les deux labels ne seront pas apposés ensemble sur un même produit.

Tomate toujours en tête

Les fruits et légumes frais continuent de représenter la grande majorité de l’offre ZRP (85 % du chiffre d’affaires), devant les surgelés (7 %), les fruits secs (4 %), l’épicerie (2 %) et les liquides (jus et vins, 2 %). La tomate représente 67 % du chiffre d'affaires des fruits et légumes frais, et la carotte 15 %.

Le Collectif a également annoncé son changement de statut pour devenir, au printemps, une entreprise à mission, à savoir une entreprise « qui se donne statutairement une finalité d’ordre social ou environnemental », a expliqué Gilles Bertrandias. Il s’agit là de la concrétisation des engagements de l’association, estime-t-il.