« Parvenir à limiter les pertes à 10 % chez les jeunes ovins et caprins est un objectif dont on parle beaucoup », témoigne Hubert Germain. Cet ancien éleveur et vétérinaire animait le 29 février dernier à Saint-Girons (Ariège) une formation, organisée par le GDS de la Haute-Garonne et le syndicat ovin de l’Ariège, sur les maladies chez les chevreaux et les agneaux.
Détecter la maladie
La colibacillose est la première cause de mortalité des jeunes en milieu fermé. Cette pathologie prend plusieurs formes. Jusqu’à deux jours, la toxicose peut entraîner la mort. Elle se repère à l’œil creux de l’animal. De 1 à 3 jours, le jeune peut être « baveur ». « Il n’a pas tété ni crotté, ou pas assez », résume Hubert Germain. Dans ce cas, il est conseillé d’administrer par voie orale un antibiotique adapté ainsi qu’une dose « choc » de vitamine B1.
De 6 à 12 jours, les agneaux et chevreaux peuvent être « mous ». Ils mangent trop, et finissent avec une caillette engorgée. La solution ? « Diète et antibiotique oral », tranche Hubert Germain. Enfin, dans les quinze premiers jours, les colibacilles peuvent engendrer des diarrhées jaunes, conséquence d’un milieu sale. Elles sont plus fréquentes lors de cohabitation avec des bovins.
Il existe également des maladies du poumon, notamment pour le très jeune qui a « bu la tasse » à la naissance. Un traitement antibiotique peut être envisagé. Pour autant, mieux vaut éviter de conserver l’animal pour la reproduction.
Germes pénétrants
Les germes « pénétrants » peuvent aussi créer des problèmes. Attention, donc, à ne pas leur donner de voie d’entrée. Il est important de tremper le cordon ombilical pendant 20 secondes à la teinture d’iode « basique mais récente » au plus près de la naissance. La pose des élastiques sur la queue doit être proprement réalisée et « pas trop court » sous 48 heures. Il est en outre conseillé d’enduire les boucles de désinfectant. De quoi éviter des arthrites, voire quelques paralysies.
« Les maladies à croûtes comme l’ecthyma se négocient avec de l’argile blanche à volonté », indique le spécialiste. Il arrive aussi très couramment que des agneaux végètent, voire « tombent » brutalement, anémiés, vers l’âge d’un mois. L’origine ? Le pica. Les jeunes mangent de la laine ou de la terre, ce qui déclenche une occlusion intestinale. « La seule prévention consiste à repérer et trier les mal-aimés, dits « voleurs », et de mettre de l’argile en libre-service en bergerie pour occuper les autres », conseille Hubert Germain.
En bergerie, « les coccidioses sont un risque important », poursuit-il. Les animaux déclinent et leur laine devient grise. En bio, en prévention ou sur des petites infestations, le vinaigre dans l’eau de boisson peut fonctionner. Des traitements, préventifs et semi-curatifs, existent aussi. Mais « le lait maternel restera un excellent anticoccidien ».
Citons aussi la survenue d’acidoses ou fourbures, notamment en cas de transitions trop rapides vers l’aliment solide. « En prévention, après avoir vérifié que le fourrage est appétant et facile d’accès, il est possible de mélanger 10 grammes de bicarbonate de soude par kilo d’aliment ».