Le catalogue de déchaumeurs à disques indépendants de Pöttinger couvre une plage de largeurs de travail de 3 à 10 mètres. Trois modèles portés de 3, 3,5 et 4 mètres, ainsi que deux modèles semi-portés de 5 et 6 mètres, représentent le cœur de gamme. Depuis Agritechnica 2017, deux modèles de grande largeur, en 8 et 10 mètres, complètent l’offre par le haut. Nous avons testé la version 5 mètres. Notre modèle d’essai était équipé du semoir de petites graines Tegosem. Il s’agit d’un matériel que l’entreprise a emprunté à un agriculteur, ce qui explique le montage un peu baroque sous forme de cales en bois sous l’essieu. Sur son exploitation d’origine, le Terradisc tire un crosskill.

Attelage

Cet outil s’attèle sur les bras de relevage avec des rotules de catégorie 2 ou 3. Deux positions sont proposées. En option, le timon peut être télescopique afin de s’adapter aux tracteurs jumelés. Il faut trois distributeurs double effet pour piloter le déchaumeur, ainsi qu’un quatrième pour animer le semoir. Enfin, un distributeur simple effet ajuste la suspension et la pression au sol du rouleau. Les prises des flexibles sont équipées d’une poignée de couleur qui facilite leur branchement et leur identification. Un magasin permet leur rangement sur la tête d’attelage. Néanmoins, le nombre d’emplacements est insuffisant et il y a beaucoup de câbles et de flexibles emmêlés lors du démontage. Le semoir Tegosem est installé à l’avant, sur le timon, ce qui facilite l’accès pour son réglage mais pénalise la vue sur l’outil pendant le travail.

Châssis et essieu

Le Terradisc est construit autour d’un châssis double en V reliant deux poutres porte-disques. La poutre avant dispose d’une section en 100 x 100 tandis que celle arrière, plus renforcée, est en 150 x 250. Les deux possèdent une épaisseur de 8 mm. Selon Pöttinger, la structure en V permet de répartir l’ensemble des efforts. Il n’y a pas de roue de jauge à l’avant, même en option. Le dégagement entre les rangées est de 90 cm, et sous bâti de 75 cm. Une grosse béquille est placée sur le côté gauche du châssis.

L’essieu est la grande particularité de ce matériel car, sur ce comparatif, le constructeur est le seul à proposer un chariot basculant. Il se replie sur l’avant et reporte son poids entre le rouleau et le train de disques arrière, ce qui augmente la capacité de pénétration. L’essieu est équipé de roues en 500/45-17.

 

Disques

Le déchaumeur autrichien est équipé de disques crénelés de 580 mm de diamètre et 5 mm d’épaisseur. Tous ont un angle d’attaque de 7°. Pour ce qui est de l’angle d’entrure, il est de 17° sur la rangée avant et 15° sur le train arrière, qui nécessite moins d’agressivité. Petite particularité, les bras sont montés par paires avec une bride large de 380 mm pour deux disques. Les porte-disques sont en fonte et la sécurité de chaque paire est assurée par quatre Silentbloc élastomère de 40 mm. Selon Pöttinger, l’intérêt du montage par paire de bras est de réduire les mouvements latéraux en conditions très difficiles. L’écart entre chaque disque et son bras est relativement important, ce qui évite aux cailloux de se coincer. Le moyeu des porte-disques est vissé avec un filetage fin. Les roulements sont à double rangée de billes à contact oblique et l’étanchéité est assurée par un joint labyrinthe à six lèvres. Le palier à bain d’huile ne nécessite aucun entretien.

Rouleau

Là aussi, la marque joue la carte de l’originalité avec son Conoroll Tandem. Il s’agit de rouleaux composés de quatre lames fixes par anneau. Les lames sont légèrement torsadées, en alternant un quart de tour vers la droite et un quart de tour vers la gauche. Les deux rouleaux sont imbriqués, ce qui supprime la nécessité de monter des décrotteurs et offre la possibilité de faire des marches arrière. Le rouleau avant possède un diamètre de 560 mm, tandis que son homologue arrière affiche 450 mm. Les deux ont un espacement de 256 mm entre les anneaux. Les paliers doivent être graissés.

 

Émiettement

La herse, garnie de dents de 14 mm de diamètre, est proposée en option. Elle prend place entre la dernière rangée de disques et le rouleau. Sa hauteur se règle en déplaçant des broches dans une platine à trous.

 

Réglages

La suspension et la pression au sol du rouleau se règlent avec le distributeur simple effet. Le manomètre placé à l’avant de la machine informe le chauffeur sur la pression choisie.

La profondeur de travail s’adapte en déplaçant des cales sur le vérin, qui pilote la position du rouleau. Les cales sont en acier et ont chacune une épaisseur de 6 mm. Il est impératif de placer les cales sur les deux vérins de contrôle de la hauteur. Les tôles de bordure placées de part et d’autre du déchaumeur s’ajustent rapidement, avec une butée basse sous forme de bride. La position des disques extérieurs peut, elle aussi, se régler.

 

Au travail

En l’absence de roues de jauge, l’aplomb se cale avec les bras de relevage. Contrairement à ses concurrents, Pöttinger ne se fie pas uniquement aux sensations du chauffeur, qui adapte l’aplomb en fonction de la direction prise par la machine. Sur le Terradisc, une aiguille indicatrice de niveau permet de régler ce paramètre avec précision. Le réglage de la profondeur de travail est rapide mais il faut faire le tour de la machine pour basculer des cales sur le second vérin. Il n’est pas nécessaire de toucher à la herse une fois le réglage de la profondeur effectué, puisqu’elle est raccordée au rouleau et bouge avec lui.

Le relevage de l’essieu et son repliage au-dessus du châssis sont assez longs. Heureusement, il n’y a pas besoin de le faire à chaque fourrière, puisque le Terradisc tourne sur le rouleau. Grâce à cette configuration unique sur le test, le Pöttinger est compact. La suspension de l’essieu absorbe bien les chocs au travail et supprime le phénomène de rebondissement. Côté visibilité, la présence du semoir Tegosem sur le timon masque la vue sur toute la partie centrale de la machine.