« Nous nous plaignons de la réintroduction de l’ours », une décision prise « sans prendre en compte la vie des villages et des éleveurs » de la région, a déclaré Felix Bariain, président du syndicat agricole UAG de Navarre (nord de l’Espagne). « Nous demandons que les ours violents soient retirés des Pyrénées », a-t-il ajouté.
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— UAGN (@UAGNavarra) 22 août 2019
« Les ours non, des Pyrénées sûres »
« Ours, la ruine du monde rural et de l’élevage extensif », « les ours non, des Pyrénées sûres », pouvait-on lire sur les banderoles dans des vidéos retransmises par des médias locaux. Parmi les organisations présentes, de nombreuses branches locales de syndicats agricoles et coopératives, ainsi que les FDSEA et Jeunes Agriculteurs.
Le programme de réintroduction des ours dans les Pyrénées, menacés d’extinction, date de 1996 et fonctionne grâce à des lâchers d’ours slovènes. Mais les éleveurs se plaignent régulièrement d’attaques contre leurs troupeaux, notamment du côté français, en Ariège, département où la colère des anti-ours est vive.
Goiat et Claverina sous les feux de la rampe
Ces derniers mois, deux ours ont particulièrement concentré les critiques : Goiat, un mâle d’environ 13 ans qui s’est notamment attaqué à des chevaux dans les Pyrénées espagnoles, et Claverina, une femelle lâchée au début d’octobre dans les Pyrénées-Atlantiques en France, accusée d’avoir tué des brebis en France comme en Espagne.
Plusieurs ONG françaises et espagnoles ont pris la défense du plantigrade, affirmant que « la cohabitation avec l’ours est possible ». « L’ours brun ne peut servir d’otage face aux difficultés de l’élevage de montagne pour s’adapter au nouveau contexte […] du manque de main-d’œuvre, […] de la concurrence féroce des importations […] à bas prix […] », soulignent-elles.
Les ONG visent le « tourisme de nature »
« L’ours n’a créé aucun des problèmes actuels qui rendent difficile la rentabilité de l’élevage extensif dans les Pyrénées », ont-ils insisté, proposant de mettre en place d’un « contrat » avec le secteur de l’élevage. Selon eux, la présence de l’ours pourrait générer un « tourisme de nature » avec des retombées économiques non négligeables.
« Si dans les monts Cantabriques (Espagne), on a pu obtenir ce résultat, on peut également y parvenir dans les Pyrénées », ont relevé ces ONG, notamment la coordination Cap Ours, du côté français, et SEO Birdife, Amigos de la tierra, Fundación para la conservación del Quebrantahuesos, du côté espagnol.
Selon un décompte de la Fondation Oso Pardo en mai, environ 45 ours sont recensés dans la partie centrale des Pyrénées françaises et espagnoles, et quatre dans les Pyrénées occidentales sur les deux versants. Le ministère de la Transition écologique en dénombrait une quarantaine en 2018.