Le 12 juin 2019, un randonneur est venu se réfugier à la mairie de Seix après avoir « été poursuivi à vive allure pendant plusieurs dizaines de mètres, avec le sentiment d’une fin proche », relate Christine Téqui, la maire de la commune dans une lettre ouverte qu’elle adresse au président de la République.

 

« Il faut prendre toute la mesure de cet épisode, indique-t-elle, qui, s’il se termine aujourd’hui par une belle frayeur, aurait pu avoir une issue dramatique. Je vous laisse imaginer une même confrontation avec une famille, accompagnée d’enfants, qui n’aurait pas eu la possibilité physique de se sauver aussi rapidement avec l’ourse sur ses talons. »

 

Une telle mésaventure s’était déjà déroulée l’année dernière dans le secteur et l’élue redoute le jour où le drame se produira et reste « interloquée par les propositions de fixation des ours grâce aux plantations de framboisiers ou de groseilliers. »

 

En attendant, le jeune randonneur ne remettra pas les pieds dans les montagnes du département. « Qui le lui reprocherait ? interroge la première magistrate de Seix, Qui serait assez inconscient pour se remettre dans une situation si dangereuse, l’obligeant à courir de toutes ses forces pour échapper à une ourse à ses trousses ? J’invite qui le souhaite à tenter cette expérience que vos services minimisent en parlant de « rencontre »».

Les usagers de la montagne en danger

La sécurité des usagers de l’espace, qu’ils soient touristes ou bergers, est remise en question. La biodiversité est aussi en danger. « Pourtant, c’est en son nom que ces introductions se sont décidées en haut lieu », rappelle Christine Téqui, qui souligne la situation d’insécurité des bergers.

 

« Monsieur le Président, assumerez-vous la responsabilité des conséquences de cette cohabitation imposée des ours et des hommes, y compris le jour ou elles seront dramatiques, ce que je redoute au plus haut point ? »