Deux hommes se sont rendus dans la matinée du 3 juin 2022 à leur convocation à la gendarmerie, sous les encouragements et applaudissements des manifestants, a constaté une journaliste de l’AFP. Au préalable, six interrogatoires sous le régime de la garde à vue avaient été menés mercredi et jeudi dans cette gendarmerie, selon le président de la Fédération des chasseurs de l’Ariège, Jean-Luc Fernandez.

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De son côté, le parquet de Foix a confirmé dans un communiqué dans la soirée du 3 juin que le juge d’instruction avait « décidé d’entendre au cours de la semaine écoulée plusieurs personnes sous le régime de la garde à vue ».

« C’est intolérable »

« C’est intolérable de se retrouver dans cette position. C’est l’ourse qui a attaqué le chasseur, et non le contraire, la tuer c’était de la légitime défense », s’est offusqué Jean-Jacques Méric, maire de Caumont, une petite commune de l’Ariège.

« On n’a rien contre l’ours. On en a après l’État qui n’a qu’à faire son travail. Et ces gardes à vue sont choquantes, on nous traite comme des criminels », a poursuivi l’élu, lui aussi chasseur.

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L’affaire remonte au 20 novembre 2021. Lors d’une battue pour débusquer des sangliers, sur les hauteurs du village de Seix, un chasseur de 70 ans a tué une ourse qui venait de l’attaquer et de le blesser à une jambe.

« La situation est insupportable »

L’enquête des gendarmes devra déterminer le déroulement des faits et si la chasse s’est déroulée dans une zone autorisée. Pour le président de la Fédération des chasseurs, il n’y a pas de doute : la justice donnera raison au chasseur.

Pour le président de la chambre d’agriculture de l’Ariège, Philippe Lacube, la situation est « insupportable » : « On s’attaque directement aux hommes et femmes de ces montagnes », a-t-il dit, estimant que dans les affaires liées aux ours, les chasseurs et éleveurs sont systématiquement traités avec une « présomption de culpabilité ».

« Demain, il y aura un mort »

Également présente au rassemblement, la présidente du département de l’Ariège, Christine Téqui, a dénoncé la « responsabilité de l’État » dans cette affaire. « La situation va se reproduire. Cette fois-ci il y a eu un blessé, demain il y aura un mort », a-t-elle alerté, réclamant de « réguler » la population des ours des Pyrénées.

La France a engagé dans les années 1990 un programme de réintroduction de plantigrades venant de Slovénie alors que la population d’ours des Pyrénées était menacée d’extinction. Ils sont désormais une soixantaine.