La saison en estives n'est pas tout à fait terminée et, selon les chiffres mêmes de la Direction départementale des territoires, les dégâts des ours sont plus nombreux. Ainsi, cette année, la mort de 828 ovins est attribuée au plantigrade, contre 582 l'an dernier, 704 en 2020, 1076 en 2019 et 629 en 2018.
« Et encore, depuis cette année, seuls les animaux retrouvés moins de 72 heures après la prédation sont pris en compte ! », s'exclame Philippe Lacube, le président de la chambre d'agriculture. D'où, assure-t-il, le « désarroi des éleveurs. Des gens sont en suivi psychologique à la MSA, ils pleurent, ils abandonnent le métier... »
Une réunion avec deux ministres ?
Lors d'une conférence de presse le 26 septembre 2022, plusieurs élus ariégeois et les représentants des agriculteurs du département ont une nouvelle fois regretté la décision récente du tribunal administratif interdisant l'effarouchement des ours. « Dans l'état actuel, sans effarouchement, les éleveurs n'ont plus les moyens de se défendre, tranche Alain Servat, président de la Fédération pastorale de l'Ariège. Quand ce n'est plus possible, il faut la régulation. »

Réguler et réintroduire l'effarouchement, voilà deux des principaux points que veulent soulever ces élus et représentants agricoles ariégeois lors d'une réunion avec les représentants de l'État. « Nous demandons que soient présents, en même temps, autour de la table le ministre de l'Agriculture et celui de l'Environnement, souligne la présidente du conseil départemental, Christine Téqui. Parce qu'il y en a assez d'un ministre de l'Agriculture qui dit “bravo, bravo” et d'un ministre de l'Environnement qui dit “haro, haro”. Il faut que l'État se positionne et nous dise s'il est pour l'homme ou pour l'ours. » La date du 3 novembre serait préemptée pour que se tienne cette réunion.
Le départ surprise du nouveau préfet ours
Nul doute en tout cas que lors de ce rendez-vous – s'il a lieu – le sujet du préfet ours sera soulevé. Et pour cause : Denis Olagnon, qui occupe ce poste depuis moins de cinq mois, est annoncé sur le départ. Une information découverte au détour de l'agenda de la préfète de l'Ariège.
« Le signal est choquant parce que les principaux concernés ne sont pas informés, témoigne le député Laurent Panifous. Il faut maintenant qu'on soit entendu et qu'on soit respecté. » Le prédécesseur de Denis Olagon était, lui aussi, resté cinq mois dans ces fonctions, avant de faire valoir ses droits à la retraite.