Le spectacle était d’une « violence » extrême pour les cinq éleveurs de l’estive du Bentaillou dans l’Ariège qui ont retrouvé cinquante de leurs brebis mortes au fond d’un précipice. L’événement s’est produit dans la nuit du 18 au 19 août 2022. « Les brebis ont été poussées par un ours, déclare René Tougne, l’un des cinq exploitants propriétaires des animaux. Nos tarasconnaises connaissent très bien le milieu, qu’elles viennent pâturer depuis plusieurs années. Sans le prédateur, elles n’auraient pas sauté dans le vide, même en présence d’un brouillard épais comme c’était le cas. »

 

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« Les attaques s’amplifient »

Le constat des agents de l’Office français de la biodiversité (OFB) s’est effectué sans délai, puisqu’ils se rendaient non loin du dérochement pour la prédation d’une brebis qui s’était déroulée la veille.

 

« La sous-préfète est également montée sur les lieux, explique l’exploitant très affecté par la perte de ses animaux. Notre travail devient très compliqué. Depuis quelques semaines, les attaques se multiplient. J’ai 54 ans, mais si je n’étais pas associé avec mes enfants, passionnés par l’élevage, je changerais de métier. »

 

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Prédation sur des bovins aussi

René Tougne, comme de nombreux éleveurs du Couserans, perd le moral. Sur une autre estive qui accueille des bovins, il a perdu récemment un veau limousin et une vache. « Cette dernière, victime aussi d’un dérochement, ne sera sans doute pas indemnisée, regrette-t-il. Partout nous installons pourtant des moyens de protection. Nous mettons en place des parcs de nuit, des patous et nos bergers effectuent un travail énorme auprès des troupeaux. »

 

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