La croissance de la filière porcine espagnole ne faiblit pas. D’après le Marché du porc breton (MPB), en cumul de janvier à novembre 2021, les abattages du pays sont en progression de 4,13 % en têtes, et de 3,73 % en tonnage, par rapport à 2020.
Le seul mois de novembre 2021 confirme cette tendance : 5 581 696 animaux ont été abattus (porcs, porcelets et animaux de réforme), « soit une hausse de 8,08 % comparé à novembre 2020 », détaille le MPB.
Le premier fournisseur de la Chine
Sans surprise, l’Espagne reste le premier fournisseur européen des pays tiers, avec 36,6 % des tonnages de janvier à novembre 2021, devant le Danemark (17 %) et les Pays-Bas (13,6 %). Le pays est également leader du marché chinois pour la troisième année consécutive. L’an passé, l’empire du Milieu a importé près de 1,1 million de tonnes de viande fraîche et congelée espagnole, loin devant les viandes brésiliennes (546 500 tonnes) et états-uniennes (397 900 tonnes).
Malgré le déclin de la demande chinoise depuis le second semestre 2021, et qui se poursuit en 2022, l’appétit des abatteurs ibériques ne se dément pas, et cela profite au prix. D’après l’Institut du porc, de l’autre côté des Pyrénées, le cours du porc vif a progressé de 5 centimes entre le 1er janvier et le 8 février 2022. « La demande de porcs est forte et déséquilibre le marché », appuie le cadran breton.
« Grandes capacités frigorifiques »
Grâce à leurs « grandes capacités frigorifiques pour stocker », les opérateurs espagnols anticipent la baisse de l’offre prévue dans les pays d’Europe du Nord (Danemark, Allemagne ou encore Belgique), mais pas seulement.
Le syndrome dysgénésique et respiratoire du porc (SDRP) pourrait affecter la production espagnole dans les semaines à venir. Ce virus « touche les porcelets et provoque également des avortements chez les truies », indique Annie Tilly, en charge de l’information des marchés au MPB.