Les surfaces de pommes de terre fécule (23 648 ha sur 2020-2021) se sont maintenues ces dernières années, les prix restant intéressants.

De plus et jusqu’alors, les baisses de rendements demeuraient ponctuelles. Cependant, il y a eu depuis quatre à cinq mauvaises années, liées à la sécheresse. Le rendement moyen pondéré sur trois ans est passé à 40,2 t/ha à 17 %, là où pour atteindre l’équilibre économique il faut plutôt être autour de 50 t/ha.

« Même si les résultats doivent être supérieurs cette année à 47 t, soit proche d’un niveau classique, la difficulté est qu’il y a eu depuis une baisse du prix de contrat », note Bertrand Ouillon, délégué général du GIPT (1).

L’impact du Covid-19

La diminution serait ainsi proche de 5 €/t sur des prix de base autour de 60-62 €/t. Un repli justifié par les industriels par un prix du marché de la fécule réduit, à cause de la crise sanitaire du Covid-19. La fécule a, en effet, été touchée par la baisse du commerce global de l’ensemble des produits alimentaires. De plus, la crise a également eu un impact sur les produits exportés. Or les trois quarts de la fécule française partent à l’étranger.

D’autre part, avec la fermeture des restaurants, beaucoup de pommes de terre d’industrie se sont retrouvées sur le marché. Alors qu’en mars 2020, en France, les deux féculeries (Roquette et Tereos) étaient fermées, les Pays-Bas et l’Allemagne ont pu travailler des pommes de terre gratuites. Une hausse de la production associée à une baisse de la demande a donc conduit à l’effondrement des prix. « On s’est rapproché des prix des amidons de maïs et de blé, pourtant décorrélés depuis 2012, car les industriels considèrent la fécule comme haut de gamme », indique Bertrand Ouillon.

La fécule n’est plus un produit attractif en termes de rémunération (notamment comparé au blé ou à la pomme de terre d’industrie). « Nous nous attendons à ce qu’il y ait beaucoup de dénonciations de contrats pour ceux qui sont en fin d’engagement », ajoute le GIPT.

C. F.

(1) Groupement interprofessionnel pour la valorisation de la pomme de terre.