« Les relations commerciales restent marquées par un niveau de rigidités et de tensions non négligeable, que les lois Egalim ne parviennent que modérément à diminuer. » C’est le constat posé par les ministères de l’Agriculture, et du Commerce, de l’Artisanat et des Petites Moyennes Entreprises (PME) dans un communiqué de presse diffusé à l’issue du Comité de suivi des négociations commerciales ce lundi 20 janvier 2025.

Ce dernier réunissait les représentants des producteurs agricoles, des transformateurs industriels et des distributeurs aux côtés d’Annie Genevard, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, et de Véronique Louwagie, ministre déléguée en charge du Commerce, de l’Artisanat, des Petites et Moyennes entreprises et de l’Économie sociale et solidaire.

Depuis le début de décembre 2024 et jusqu’au 1er mars 2025, la grande distribution négocie avec l’industrie agroalimentaire les conditions auxquelles elle va acheter une large partie des denrées alimentaire commercialisées.

Une appropriation des parties prenantes

Selon les témoignages récoltés lors du comité, la loi Egalim engendrerait une dynamique positive dans les négociations au niveau de la transparence et dans la place accordée à la préservation du revenu des agriculteurs dans les négociations commerciales.

Pour autant, les ministres ont rappelé « l’extrême vigilance » de l’État vis-à-vis l’application de la loi. « Les contrôles ont déjà démarré et vont se poursuivre et s’accentuer. À cet égard, le Gouvernement entend veiller à ce que toutes les dispositions relatives à l’encadrement des négociations commerciales soient respectées. C’est la raison pour laquelle des amendes administratives ont été infligées en 2024 à plusieurs acteurs pour non-respect du code de commerce », rappelle le gouvernement.

Des tensions « contextuelles »

Tous s’accordent à constater un environnement marqué par la hausse des coûts, tant dans les secteurs agricoles qu’industriels. Ce contexte particulier expliquerait les divergences d’analyse souvent exprimées publiquement entre les différents acteurs.

Cela entraîne une tension importante : d’une part, les distributeurs cherchent à négocier dans un objectif de déflation, d’autre part, les industriels ont besoin de retrouver leurs marges pour pouvoir investir et rester compétitifs, tandis que le secteur agricole redoute que ces négociations ne se fassent au détriment de la rémunération.

Face à cette situation, les ministres ont appelé les parties prenantes à faire preuve de responsabilité, les incitant à adopter une approche constructive et à œuvrer ensemble pour passer « de la guerre des prix à un modèle fondé sur la création de valeur ». En attendant le prochain comité sur les négociations commerciales, les ministères s’engagent à travailler à l’élaboration de textes pour consolider l’édifice Égalim.