Une réunion s’est tenue le 11 mai 2023 à Bercy avec les poids lourds de la grande distribution. Ces derniers ont « demandé collectivement au gouvernement de prendre des mesures concrètes pour pousser à la table des négociations les industriels », a déclaré à l’AFP Dominique Schelcher, le PDG de Système U.

Réouvrir les négociations commerciales

Prétendant que son enseigne irait « faire le tour de l’Europe pour aller chercher ce qui est de moins cher », Michel-Edouard Leclerc a lui aussi plaidé pour une réouverture des négociations. « Il y aura toujours des industriels pour dire que les coûts de production continuent d’augmenter, a-t-il déclaré le 10 mai au micro de BFM TV. Il faut que les ministres nous donnent le cadre juridique qui nous autorise à renégocier des prix à la baisse. »

« Les industriels ne jouent pas le jeu, ils refusent de revenir à la table de négociation pour négocier les prix à la baisse. J’en appelle à leur sens de la responsabilité, a déclaré le ministre de l’Économie et des Finances sur TMC, annonçant qu’il les recevrait la semaine prochaine. Si jamais les industriels de l’agroalimentaire refusent de rentrer dans cette négociation, […] nous emploierons tous les instruments à notre disposition, y compris l’instrument fiscal, pour récupérer des marges qui seraient des marges indues faites sur le dos des consommateurs. »

Ne pas sacrifier l’agriculture

« Non, il n’y a pas de profiteurs, s’est défendu Jean-Philippe André, le président de l’Association nationale des industries alimentaires (Ania) au micro de RTL, le 11 mai. L’inflation, c’est mauvais pour les industriels. […] Nous avons dans tous les contrats des clauses de révision automatique à la hausse ou à la baisse s’il y a des variations sur les matières premières. »

La FNSEA dénonce, dans un communiqué diffusé le 11 mai, le retour « d’une guerre des prix les plus bas » opérée par certains distributeurs. Le syndicat craint notamment que les distributeurs ne se tournent vers l’importation. « L’agriculture française ne doit plus être la grande sacrifiée dans la lutte contre l’inflation, rappelle le syndicat. Les principes de la construction du prix en marche avant posés par les lois Egalim doivent continuer à être une priorité politique. »