« La situation globale des nappes phréatiques sur le territoire est très satisfaisante », se réjouit Violaine Bault, hydrogéologue au Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), lors d’un point avec la presse tenu le 14 août 2024. Au 1er août 2024, 70 % des niveaux des nappes phréatiques sont au-dessus des normales, dont 27 % avec des niveaux « très hauts ». Juillet 2024 devient le deuxième mois de juillet le plus humide pour les nappes depuis 30 ans.

Situation des nappes inertielles et réactives

Au 1er août 2024, la vidange est bien en cours avec une majorité des nappes affichant des niveaux en baisse. Pour autant, les pluies du printemps tardives au niveau des nappes inertielles ont permis de conserver des niveaux élevés. La tendance s’inverse très lentement pour les nappes de la Beauce, du Sundgau et de la Bresse-Dombes.

Globalement, la situation est très satisfaisante sur une grande partie des nappes réactives avec des niveaux modérément hauts à très hauts. La vidange de ce type de nappes a commencé en avril mai avec peu d’impact des pluies en juillet en raison de l’absorption des sols et de la végétation. Les niveaux sont stables ou en hausse sur les secteurs très arrosés tels que la Lorraine, le pourtour du sud ouest, le sud du bassin parisien, le sud du Massif central, la Provence et le massif des Corbière.

Comparaison avec 2023

La situation apparaît donc bien plus favorable que celle observée en juillet 2023 où 72 % des nappes présentaient des niveaux inférieurs aux normales mensuelles. Les nappes des Pyrénées-Orientales et de la Corse échappent à ce constat avec des niveaux plus bas qu’en juillet 2023.

Des incertitudes subsistent quant aux nappes réactives si août et septembre présentent un climat sec et chaud. Ces nappes sont plus sensibles aux sécheresses prolongées et à la pression des prélèvements. Des tensions sont également possibles localement sur les nappes inertielles en cas de forts prélèvements et un début tardif de recharge. Les nappes les plus concernées sont celles situées dans le bassin parisien, dans le nord de la Beauce et de la Drôme.

Les nappes avec des niveaux sous les normales risquent d’être en difficulté (Roussillon, Aude, Hérault, Orb, nord et Est de la corse). Des améliorations sont peu probables en août, à moins que les secteurs concernés bénéficient d’une pluviométrie exceptionnelle. Ces régions auront besoin d’une recharge excédentaire pour reconstituer leurs réserves, notamment le Roussillon.