Au 1er juillet 2024, la vidange des nappes a repris, impulsée par une reprise de l’activité de la végétation et du début de l’été. Malgré tout, la situation des nappes phréatiques est « très favorable avec 70 % d’entre elles au-dessus des normales », indique Violaine Bault, hydrogéologue au Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), lors d’un point avec la presse tenu le 14 juin 2024. Il s’agit du troisième mois de juin le plus humide enregistré sur ces trente dernières années.
Vidange et recharge
Les nappes inertielles du bassin de l’Artois, du Bassin parisien et du couloir Rhône-Saône ont démarré une vidange depuis mai et en juin. En revanche, la recharge se maintient sur les nappes très inertielles de la Beauce et du Sundgau qui mettent trois ou quatre mois à réagir aux pluies.
Sur les nappes réactives, les écoulements sont très rapides (roches sableuses ou calcaires) et les tendances varient selon les pluies locales. La vidange a été initiée en avril-mai puis ralentie par les pluies. Des épisodes de recharge en eau se poursuivent ou restent stables sur les secteurs très arrosés comme la Lorraine, l’Alsace, le Berry et les Alpes.
États des nappes sur le territoire
La situation des nappes reste très satisfaisante sur une grande partie du territoire avec des hétérogénéités régionales. L’état des nappes se maintient proche des normales au niveau des nappes à fortes inerties de la Beauce et de la molasse miocène du Bas-Dauphiné. « Les déficits pluviométriques en juin 2024 impactent les nappes les plus fragilisées par une recharge en 2023-2024 moins favorable. La situation des nappes de la plaine de la Limagne et des formations volcaniques du Massif central se dégrade légèrement et devient proche des normales », constate le BRGM dans un communiqué de presse daté du 12 juillet 2024.

Enfin, la situation reste déficitaire sur les nappes très inertielles comme celles du Sundgau et de Bresse-Dombes. Le même état est constaté au niveau des nappes du Roussillon, du Cap Corse et de l’est de la Corse, de l’Aude, de l’Hérault et de l’Orb en raison d’une recharge déficitaire.
Comparaison avec 2023
En 2023, la période de vidange avait commencé plus tôt dans l’année entraînant des niveaux beaucoup plus en baisse. Aujourd’hui, les nappes continuent de recevoir les pluies d’hiver. « Les situations sont complètement inversées. En juin 2023, 68 % des niveaux se trouvaient sous les normales mensuelles. On observe normalement un tel changement en deux trois ans », s’étonne l’hydrogéologue. En revanche, la situation s’est dégradée sur un an en Corse et sur le Roussillon. « Chaque mois, les records de baisses sont battus », appuie-t-elle.
Le BRGM se veut globalement optimiste vis-à-vis de l’été 2024 concernant les nappes avec des niveaux satisfaisants. « Il y a des incertitudes sur les nappes réactives, notamment à partir de la mi-septembre car les nappes sont sensibles aux sécheresses prolongées et à la pression des prélèvements », éclaire le BRGM. Les nappes inertielles du sud-ouest du Bassin parisien, du nord de la Beauce et de la Drôme pourraient aussi connaître des tensions en cas de très forts prélèvements.
Les nappes réactives et inertielles affichant des niveaux sous les normales (Sundgau, Dombes-Bresse, Roussillon, Aude, Hérault, Orb, Corse) pourraient également connaître des difficultés cet été.