En mai 2023, le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) observe peu d’évolution par rapport au mois précédent. La situation globale des nappes phréatiques reste « peu favorable », du fait d’un étiage (période de basses eaux) sévère à l’automne 2022 et d’une recharge hivernale peu active.

Des nappes historiquement basses

Au 1er juin 2023, « 66 % des niveaux sont toujours en dessous des normales, et 19 % des niveaux sont bas à très bas », rapporte Violaine Bault, hydrogéologue, lors d’un point avec la presse organisée le 14 juin 2023 par le BRGM.

La période de vidange est en cours, avec de nombreuses nappes en baisse. L’hydrogéologue note des niveaux satisfaisants sur les nappes réactives des deux tiers du nord du territoire. En effet, les pluies excédentaires d’avril ont permis de recharger certains secteurs abritant des nappes réactives à peu inertielles. À l’inverse, certains secteurs affichent des niveaux historiquement bas, notamment le Bassin parisien, les nappes inertielles du couloir Rhône-Saône ainsi que le pourtour méditerranéen.

Une situation très contrastée

« Les niveaux des nappes en 2023 sont globalement proches de ceux de 2022 à la même période, indique Violaine Bault. Mais la situation est plus contrastée en 2023. » Si les niveaux sont très satisfaisants dans certaines régions, la Bretagne et le littoral du Nord-Pas-de-Calais en particulier, d’autres secteurs sont bien plus en tension que l’année dernière.

Les secteurs les plus préoccupants, avec des niveaux localement très bas, sont :

  • Les nappes inertielles du couloir Rhône-Saône ;
  • Le Bassin parisien ;
  • Les nappes du Var et de la plaine du Roussillon.

« La situation va progressivement se dégrader avec la période estivale », prévient le Violaine Bault. Selon le BRGM, les précipitations de la fin de mai sur l’extrême sud, de l’Adour jusqu’au pourtour méditerranéen, ont permis une recharge des nappes, améliorant la situation. Il reste à savoir si cette amélioration sera durable. « Il y a une nécessité de continuer à préserver les niveaux d’eau en prévision de la période estivale », souligne l’hydrogéologue.

Des prévisions peu optimistes

Pour les secteurs en situation préoccupante, de nombreux arrêtés sécheresse ont déjà été pris. Le Bassin parisien, le pourtour méditerranéen et le couloir Rhône-Saône sont en état de vigilance. Concernant les prévisions météorologiques des prochains mois, « Météo-France ne se prononce pas sur les tendances pour les pluies mais annonce des températures plus hautes que la normale sur l’ensemble du territoire », rapporte le BRGM.

En juin et pour le prochain trimestre, les niveaux des nappes devraient rester en baisse. « Les épisodes de recharge devraient rester ponctuels et peu intenses et impacter uniquement les nappes réactives, sauf événements pluviométriques exceptionnels », ajoute-t-il.