« En vingt ans, seules deux autres récoltes n’ont pas franchi les 30 millions de tonnes : celle particulièrement basse de 2016 et celle de 2020. » Et 2024, rejoindra ces deux mauvais crus pour la production de blé tendre française selon les prévisions au 1er juillet 2024 qu’Agreste, le service de la statistique du ministère de l’Agriculture, diffuse ce mardi 9 juillet 2024.
Moins de surfaces et un rendement en baisse
La production française de blé tendre atteindrait 29,7 millions de tonnes. Elle chuterait de 15,4 % par rapport à 2023. « Les surfaces sont révisées à la baisse, à 4,2 millions d’hectares, diminuant de 10,8 % par rapport à 2023, détaille Agreste. La prévision du rendement est de 69,9 quintaux par hectare (q/ha), en baisse de 5,3 % par rapport à 2023. »
Cette estimation, Agreste rappelle qu’elle est susceptible d’évoluer au cours de la campagne. Ces 69,9 q/ha dépassent largement la prévision de 64 q/ha annoncée par Arvalis et Intercéréales le 8 juillet dernier. Elle place la récolte de 2024 à un niveau proche de celle de 2020 (29,2 millions de tonnes).
« Le rendement du blé tendre diminuerait davantage dans les Pays de la Loire (–22,7 %) et en Nouvelle-Aquitaine (–10,9 %) que dans les Hauts-de-France (–6 %), la Normandie (–7,5 %) et le Centre-Val de Loire (–5,6 %), observe Agreste. Il serait stable en Bretagne (+0,1 %), et en légère hausse dans le Grand Est (+1,2 %) et la Bourgogne-Franche-Comté (+2,3 %). »
Une récolte stable pour le blé dur
La production de blé dur est estimée à 1,3 million de tonnes. Elle serait stable par rapport à son niveau de 2023 (+0,3 %) où elle avait diminué sous l’effet d’une nette baisse des surfaces. En revanche, elle reculerait de 8,8 % par rapport à la moyenne de 2019 à 2023.
Le rendement atteindrait 54,1 q/ha, en léger recul par rapport à 2023 (–1,3 %), à l’inverse des surfaces (+1,7 %). Il « serait en baisse dans le Centre-Val de Loire (–4,5 %) et plus encore dans les Pays de la Loire (–12 %) et le Poitou-Charentes (–12,7 %), tandis qu’il serait en hausse en Occitanie (+4,6 %) et Paca (+6,8 %). »
Moins d’orge aussi
La récolte française d’orge s’établirait à 11,3 millions de tonnes, en baisse de 8 % par rapport à 2023 et de 4,8 % par rapport à la moyenne de 2019 à 2023. Celle d’orge d’hiver, « estimée à 8 millions de tonnes, diminuerait nettement par rapport à 2023 (–17,2 %) sous l’effet d’une baisse des surfaces (–8,7 %) et du rendement (–9,3 %) ».
À l’inverse, la production d’orge de printemps bondirait de 26,1 % pour atteindre 3,3 millions de tonnes. « Cette hausse est liée à celle des surfaces (+28,8 %), tandis que le rendement serait en repli (–2,1 %), détaille Agreste. Les surfaces d’orge de printemps sont révisées à la hausse au 1er juillet, à 577 000 hectares, et la première estimation du rendement est de 56,6 q/ha. »
Quant à la production française de triticale, elle serait de 1,3 million de tonnes en 2024. C’est 20 % de moins que l’an dernier. Cela s’explique par la chute des surfaces (–16,9 %) et, dans une moindre mesure, du rendement (–3,7 %). Les récoltes d’avoine et de seigle diminueraient de 4,1 % et 21,4 % respectivement.