Un nouveau gouvernement, mais pour les agriculteurs, peu de changement. Le secrétaire général de l’Élysée Alexis Kohler a annoncé la composition du nouveau gouvernement, dix jours après la nomination du Premier ministre François Bayrou, ce lundi 23 décembre 2024, à la veille des fêtes de fin d’année. L’ancienne professeure en lettres classiques, Annie Genevard, nommé ministre de l’Agriculture le 21 septembre restera à l’hôtel de Villeroy, rue de Varennes à Paris.

Agnès Pannier-Runacher reste également à son poste à la Transition écologique et la biodiversité. Son champ d’action s’élargit puisqu’elle a son portefeuille la forêt, la mer et la pêche. C’est un ancien ministre socialiste, François Rebsamen qui est nommé ministre de l’aménagement du territoire et de la décentralisation.

Initiatrice des Assises sanitaires

Durant ses trois mois au ministère, Annie Genevard a dû faire face à de nouvelles et fortes mobilisations syndicales. Plongée directement dans le grand bain au sommet de l’élevage la première semaine d’octobre, l’ex-députée du Doubs avait annoncé la mise en place d’un fonds d’urgence d’indemnisation pour les agriculteurs touchés par la fièvre catarrhale ovine (FCO) de sérotype 3, élargi le mois suivant aux victimes du sérotype 8. En novembre, elle lançait l’idée de créer les Assises du sanitaire animal « début 2025 ».

Alors que les mobilisations avaient repris de plus belle, les colères centrées autour du Mercosur et des contrôles, la ministre avait acté le contrôle unique sur les exploitations agricoles à l’occasion d’un déplacement en Essonne.

Une ministre active

Pour répondre aux difficultés de trésorerie à la suite des mauvaises récoltes, la ministre avait aussi annoncé le retour des prêts bonifiés par l’État. Fin novembre enfin, Annie Genevard avait déclaré de nouvelles mesures sur la simplification après avoir rencontré la majorité des syndicats — la Confédération paysanne manquant à l’appel pour des questions d’agenda. Parmi ces annonces, le versement de l’acompte Pac y compris en cas de contrôles pour les exploitants, le « port discret de l’arme » des agents de l’Office français de la biodiversité, ou la révision des plans d’action régionaux sur les nitrates.

Renversement du gouvernement oblige, la ministre de l’Agriculture démissionnaire s’est depuis montrée discrète ne pouvant plus gérer que les « affaires courantes ». Seule annonce depuis le 4 décembre, l’État s’est engagé à continuer de financer 70 % de la vaccination contre la grippe aviaire en 2025.

La ministre de l’Agriculture avait, à l’origine été plutôt bien accueillie par les syndicats, la FNSEA et Jeunes agriculteurs « félicitant » une femme politique avec une « bonne connaissance de la ruralité », la Coordination rurale observait « avec intérêt » sa nomination. En revanche, la Confédération paysanne et le Modef s’inquiétaient de sa proximité avec le syndicalisme majoritaire, plaidant pour « rompre avec le modèle agro-industriel », appelait le Modef.