« Il faut qu’on change de stratégie ! Sinon, on sera toujours en retard contre les épizooties », a lancé la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard. Une déclaration faite le 4 novembre 2024, lors du premier de ses deux jours de déplacement en Occitanie, dans une ferme bovine touchée par le sérotype 8 de la FCO et la maladie hémorragique épizootique (MHE), à Montgey, dans le Tarn.

« Mieux anticiper »

Pour ne plus « courir après les épidémies », la ministre annonce qu’au début de l’année 2025, elle lancera les Assises du sanitaire animal. « L’idée est de mettre tout le monde autour de la table : les éleveurs, les laboratoires, les instituts de recherche, les services de l’État… Il faut qu’on puisse reprendre la main, mieux anticiper. »

À l’échelle européenne, Annie Genevard a proposé à ses collègues ministres qu’une « réflexion stratégique » soit menée « pour mieux anticiper les crises ». Elle souhaite aussi une recherche coordonnée à l’échelle de l’Union européenne sur des vaccins qui pourraient combattre plusieurs variants. Enfin, elle milite pour la mise en place d’une « banque européenne de stocks de vaccins, comme cela a été fait pour le Covid ».

Cette volonté de mieux anticiper n’empêche de faire face à l’urgence. Raison pour laquelle Annie Genevard a également indiqué avoir lancé récemment, « la commande de 2 millions de doses de vaccins contre la FCO-3 », portant à 11,7 millions le nombre de doses commandées.

« Il faut qu’on fasse le maximum en termes de vaccination et d’indemnisation, a insisté la ministre de l’Agriculture. Nous avons annoncé, pour la FCO, un fonds d’urgence de 75 millions : nous savons déjà qu’il sera insuffisant. Nous travaillons donc à la suite. »

« S’il n’y a pas de mesures concrètes… »

Nicolas Semenou, secrétaire général des Jeunes Agriculteurs du Tarn, qui accueillait la ministre sur son exploitation familiale, témoignait à l’issue de la visite : « C’est dur de traverser une telle épizootie, de voir des animaux mourir. Et tous les éleveurs ne peuvent pas se payer le vaccin contre la FCO-8. On espère qu’il y a une prise de conscience de la détresse économique et mentale des agriculteurs. S’il n’y a pas de mesures concrètes pour le revenu des agriculteurs, ça va être difficile de contenir la colère de certains. »

Pour n’oublier personne, Annie Genevard a ensuite visité la coopérative Arterris, tournée vers les grandes cultures. Elle y a notamment affirmé : « Je suis résolument en faveur des projets qui amènent de l’eau. » Ce mardi 5 novembre au matin, elle va à la rencontre des viticulteurs, dans l’Aude. Un rendez-vous qui devrait être plus mouvementé, au cours duquel elle divulguera la liste des lauréats du fonds hydraulique. Elle devrait également faire des annonces sur le soutien à la trésorerie et des allègements de charges MSA.