En 2004, une première plantation d’arbres a lieu chez Claudie Blanc, à Belmont-sur-Rance, dans l’Aveyron. L’éleveuse de brebis faisait alors face à des problèmes récurrents de verse de céréales et d’assèchement des sols du fait de vents forts. Depuis, entre 200 et 500 arbres sont plantés tous les ans en intra- et interparcellaire avec l’aide de l’association « Arbres, Haies, Paysage Aveyron » (AHP12, lire l'encadré).

5 000 arbres plantés sur 56 hectares

L’agricultrice est aujourd’hui le plus gros planteur d’arbres du département avec l’association. Elle en compte plus de 5 000 sur les 56 hectares de l’exploitation, représentant environ 3 kilomètres linéaires avec des portions en rangs doubles, en quinconce de 75 cm ou en rang simple.

Claudie Blanc a depuis constaté de nombreux bienfaits des haies, au premier rang desquels l’effet de brise-vent. Ces haies « structurent également le sol et après quelques années, offrent un abri pour la faune sauvage (arthropodes, etc.) et domestique, qui profite d’espaces ombragés en pâture », rapporte-t-elle.

Rendements en hausse

Depuis le début des plantations, les rendements ont progressé de 5 q/ha pour les céréales et de 5 % pour les fourrages. « Il faut attendre dix ans au minimum pour voir les premiers effets sur les rendements, évalue-t-elle. Cela dépend des conditions pédoclimatiques, du type de sol, etc. »

En parallèle, Claudie Blanc a arrêté le labour en 2008 et s’est convertie à l’agriculture biologique en 2009. Elle estime que l’association de ces trois pratiques a été bénéfique pour les sols et ses productions de céréales et fourrages. Ses charges de mécanisation ont aussi diminué puisqu’après le semis, aucun épandage de produits phytosanitaires ou d’engrais n’est réalisé.

Les arbres sont implantés en rangs doubles, en quinconce de 75 cm ou en rang simple. (© Manon Blanc)

Des analyses de sol ont été effectuées en 2004 et 2023 sur une parcelle de l’exploitation où une haie a été implantée en 2012. Le taux de matière organique est passé de 1,65 % à 3,7 %. Rétention en eau, minéralisation, lutte contre l’érosion… Cette hausse est très bénéfique.

Essences locales

Aidée par l’association « Arbres, Haies, Paysage Aveyron », Claudie Blanc s’est tournée vers des essences locales déjà adaptées aux conditions climatiques difficiles de la région du Rougier de Camarès, zone de terre rouge très sableuse et argileuse qui se fissure, avec des étés très chauds et des hivers froids. « Par exemple, pour les essences arbustives (basses), on utilise des cornouillers, des troènes ou encore des viornes. Pour les espèces de haut jet, le chêne ou le poirier commun sont utilisés. »