Réussir l’implantation de la féverole d’hiver passe d’abord par le choix de la parcelle, qui doit tenir compte de l’historique maladie. « C’est particulièrement important pour les maladies racinaires, occasionnées par des agents pathogènes capables de se conserver plusieurs années dans le sol, indique Anne Moussart, phytopathologiste à Terres Inovia. Il faut privilégier les parcelles dans lesquelles les fréquences de retour ont été respectées (y compris dans les couverts). »

État structural

Une bonne structure du sol, aérée et sans rupture de porosité, favorise l’enracinement et la mise en place des nodosités. « Cela améliore la résistance de la plante, moins soumise aux stress et donc moins sensible aux maladies », ajoute la spécialiste. La vie biologique s’y développe également mieux. « Par ailleurs, un sol bien drainé évite la saturation en eau et créé un environnement moins favorable pour de nombreux pathogènes telluriques qui se déplacent dans l’eau libre du sol. »

Une enquête de Terres Inovia en 2018 (1) révèle que les meilleurs rendements, cette année-là, ont été obtenus par les féveroles semées les derniers jours d’octobre ou la première quinzaine de novembre. « Semer trop tôt favorise l’installation précoce des maladies aériennes, comme le botrytis, qui sont difficiles à maîtriser en sortie hiver. La pression maladie augmente par conséquent à la floraison et le rendement est impacté », prévient l’ingénieure.

Un observatoire mené en Centre-Val de Loire, Bretagne et Pays de la Loire a dévoilé, dans le cas du botrytis, que les parcelles les plus touchées (qui dépassent le seuil de 15 % de la surface foliaire nécrosée) sont celles semées avant le 1er novembre, date préconisée par l’institut technique.

Réduire la densité

La densité de semis recommandée est de 25 graines/m2. L’enquête de 2018 montre pourtant une densité moyenne de 34 graines/m2, avec 25 % des surfaces semées à plus de 40 graines/m2. « Un couvert trop dense a tendance à verser et engendrer un microclimat favorable aux maladies aériennes », commente Anne Moussart.

En 2018, les féveroles d’hiver ont, en moyenne, été implantées à 6,2 cm de profondeur. Terres Inovia préconise, cependant, un semis assez profond, à 8 cm de profondeur, en particulier dans les zones à fort risque de gel.

Justine Papin

(1) Enquête pratiques culturales auprès de 500 producteurs de féverole (dont 56 % de féverole d’hiver).