Produire du lait sur l’alpage, c’est le quotidien à Plan Pichu, en Savoie, de juin à septembre. « Nous sommes dix éleveurs à rassembler nos 450 vaches laitières tarentaises et abondances pour une centaine de jours par an », décrit Ludovic Pellicier, président du groupement pastoral de Plan Pichu et éleveur à Aime-la-Plagne.

Au centre, la question de l’eau

Sept bergers salariés et deux fromagers font tourner la boutique. Sur l’alpage, une fromagerie permet de transformer le lait en fromages AOP Beaufort. « Aujourd’hui, nous avons 5 600 litres de lait, nous en ferons quinze tomes fromagères », détaille Ludovic. Trois salles de traite mobiles migrent au gré des trois troupeaux de 150 vaches répartis sur plusieurs secteurs.

Garder les vaches laitières en bonne santé pour assurer la production, voilà l’un des défis au Plan Pichu. Avec, au centre, la question de l’eau. « Nos vaches pâturent dans des endroits hauts et inaccessibles pendant de nombreuses heures. À nous de veiller à ce qu’elles boivent bien avant et après », expose Ludovic. Les bergers ont installé à l’avant et à l’arrière des salles de traite plusieurs points d’eau pour que les animaux s’abreuvent pendant l’attente. Des flotteurs équipent les abreuvoirs pour limiter les débordements et la boue.

Éviter les panaris et les mammites

« L’essentiel des soins concerne les panaris, remarque Ludovic. Nous traitons une vingtaine de vaches par saison. » Avec autant de vaches rassemblées, la maladie de Mortellaro s’invite. « Nous demandons aux éleveurs de faire attention avant la montée en alpage, mais les contaminations sont inévitables. » L’astuce : déplacer les salles de traite de quelques centaines de mètres tous les trois ou quatre jours pour limiter les transmissions.

Autre écueil, les mammites. « Nous essayons de monter nos vaches avec des taux cellulaires les plus bas possible, car une fois qu’ils augmentent, c’est raté pour les faire baisser en alpage », explique Ludovic. Trois contrôles laitiers jalonnent la saison estivale, pour contrôler les taux et rémunérer les éleveurs.

Comme ailleurs dans les alpes, la Savoie n’échappe pas à la besnoitiose. À Plan Pichu, tout éleveur doit certifier que son troupeau est indemne, « ce qui n’est pas le cas pour tous les alpages », détaille Cyril Aymonier, coordinateur technique au GDS des Savoies. Du côté du parasitisme, outre deux traitements antimouches par été, la consigne est d’éviter le surpâturage. « Nous passons la herse pour ébouser et limiter le risque de contaminations », partage Ludovic.