Les grandes cultures sont moins concernées par les organismes nuisibles que les autres filières. « Une des hypothèses est que ces derniers sont pour la plupart déjà répartis de par le monde », évoque Bertrand Huguet, chargé de mission surveillance biologique du territoire DRIAAF-SRAL « pôle phytosanitaire » en île-de-France.

Malgré tout, nous avons tous en tête quelques exemples de bioagresseurs emblématiques. La chrysomèle des racines du maïs (voir encadré), les nématodes à kystes de la pomme de terre (Globodera spp.), le mildou du tournesol (Plasmopara halstedii), etc. nécessitent ou ont nécessité la mise en œuvre de moyens de lutte obligatoire.

Vigilance sur céréales

De même, d’autres organismes restent particulièrement surveillés. C’est le cas du flétrissement bactérien du maïs, appelé aussi maladie de Stewart (Pantoea stewartii subsp. stewartii), de la chenille légionnaire d’automne (Spodoptera frugiperda) sur maïs, des altises sur pommes de terre (Epitrix spp.) ou sur céréales à paille, de la carie de Karnal ou de la pyriculariose du blé. Ce pathogène, qui fait des dégâts au Brésil, a été depuis peu retrouvé en Inde et au Bangladesh. « Nous avons récemment identifié Magnaporthe oryzae comme agent responsable d’épidémies sur des graminées (Lolium spp.) en France. Des rapports non scientifiques suggèrent qu’il est également présent dans les pays voisins », ajoute Didier Tharreau, phytopathologiste au Cirad. Or, l’éventualité d’un « saut » de Lolium spp. vers le blé a aussi été étayée…