Dans le Massif central et dans le Limousin, des attaques de loup pèsent sur les comptes et sur le moral des éleveurs. Plusieurs exploitants témoignent de la perte à l’échelle de leur exploitation de 30 à 50 brebis en cumulé depuis 2018. Certains rentrent désormais tous les soirs leur troupeau dans la bergerie, ce qui engendre un travail supplémentaire considérable.
Des inquiétudes sur les prélèvements
D’autres s’inquiètent du nombre de loups déjà prélevés dans le cadre légal. Au 14 février 2025, 14 loups étaient déjà décomptés pour 2025 du plafond national. « Nous sommes en avance par rapport aux années précédentes, alors que le plafond est en dessous de celui de l’année (192 en 2025, contre 209 en 2024) », s’inquiète un éleveur de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
La semaine dernière, le 18 février 2025, le sénateur Bruno Sido, devant l’augmentation des attaques « à un rythme alarmant » dans son département, alertait en séance la ministre de l’Agriculture. « Quels engagements budgétaires et quelles actions durables pour protéger la filière ovine en Haute-Marne ? », la questionnait-il.
Dans sa réponse, Annie Genevard assurait poursuivre les efforts malgré les difficultés financières. « Mon ministère a engagé 41 millions d’euros pour soutenir les éleveurs en 2024 », indiquait-elle. Alors que le prédateur colonise à grand train le territoire national, beaucoup estiment que la somme est insuffisante et se demandent comment ils vont financer les moyens de protection qu’ils comptent mettre en place.
En ce qui concerne les dommages indirects les éleveurs s’interrogent sur le montant annoncé par la ministre. « Nous avons anticipé une augmentation d’environ 50 % des indemnisations au budget pour 2025 pour un total de 9 millions d’euros », a-t-elle indiqué. Les exploitants n’osent pas croire à ce montant (à la charge du ministère de la Transition écologique) et qui aurait avoisiné 1,6 million d’euros en 2024.