De plus en plus de loups germano-polonais en France

Leur nom de code est w1 et w2, ce sont deux lignées de loups germano-polonaises identifiées en France entre 2017 et 2024. La plupart de l’effectif des loups identifié en France (1) depuis une trentaine d’années est issu de souches italo-alpines w22.

« Au total, onze loups mâles de lignées w1 et un loup mâle w2 ont été détectés en France entre 2017 et 2024 », récapitule l’Office français de la biodiversité dans son Flash info loup numéro 18. Ce sont tous des mâles en dispersion, c’est-à-dire des individus quittant la meute où ils sont nés pour éventuellement fonder une nouvelle meute.

Cinq loups w1 sont déjà morts. Deux ont été tirés dans le cadre de tir réglementaire et trois autres ont été victimes de collision routière.

Des parcours de plus de 1 000 km

Le premier w1 a été repéré en Lozère en février 2017 et sa trace sera aussi retrouvée dans le département en 2019. Le partenariat avec les pays voisins a permis de retracer l’itinéraire d’autres individus. Ainsi, l’un d’entre eux abattu le 22 septembre 2020 dans le cadre d’un tir légal dans les Vosges était connu en Allemagne et en Belgique.

Le laboratoire allemand avait analysé une de ces traces biologique en 2020, et estimait qu’il était probablement né dans une meute en Basse-Saxe en 2019. L’animal surnommé Billy par les enquêteurs belges avait aussi la particularité d’entrer dans les étables pour attaquer les bovins. Les indices couplés à son mode opératoire ont trahi sa présence aux Pays-Bas entre juin et juillet 2020, puis en juin et juillet en Belgique avant d’arriver en France en août 2020. Au total il aurait parcouru plus de 1 000 km à vol d’oiseau.

Un autre loup w1 localisé en Basse-Saxe en 2021 a été signalé en Haute-Saône en juin 2022 puis en Espagne en 2023. Il aurait ainsi parcouru plus de 1 240 km à vol d’oiseau. « Ce qui représente jusqu’à très récemment le plus grand événement de dispersion d’un loup gris connu en Europe », selon l’OFB dans son flash info.

À partir de 2023, le phénomène de dispersion s’est amplifié, constate l’OFB. Quatre w1 et un w2 sont identifiés sur nos terres cette année-là. En 2024, ce sont quatre nouveaux quatre nouveaux individus w1 qui ont été recensés.