« Nous sommes soulagés, déclare Étienne Fouché, président du syndicat ovin du Lot. 35 éleveurs avaient subi des attaques régulières depuis le printemps 2022, date à laquelle la présence de la louve a été authentifiée par l’Office français de la biodiversité. » La préfecture avait autorisé des tirs de défense simple et en un an, les louvetiers avaient passé environ 2 000 heures auprès des troupeaux attaqués.
Des moyens de protection inadaptés
Sur une dizaine de communes des causses du Quercy, la louve aurait tué près de 300 ovins. Mais les exploitants ne cachent pas leur inquiétude pour autant. Les loups sont présents dans les départements voisins. « Les moyens de protection que l’on nous propose ne sont pas adaptés à nos systèmes, soutient Étienne Fouché. Nous conduisons nos troupeaux en lots. Nous avons 6 à 8 lots de brebis, voire plus. Si nous devions installer des chiens de protection dans chacun d’eux, il nous faudrait aussi devenir éleveurs de chiens. Sans compter les risques de morsures que ces animaux représentent vis-à-vis des touristes, nombreux sur nos territoires. »
Une pression psychologique forte
Les aides aux bergers ne sont pas une solution envisageable non plus pour le responsable professionnel. La situation financière des exploitations ne le permet pas. « Toutes les aides de l’État sont financées à hauteur de 80 %, souligne-t-il. Il reste donc 20 % à notre charge, ce n’est pas supportable. »
Pour l’élu, la prédation est un frein pour l’installation des jeunes. « Le nombre de brebis a beaucoup baissé au cours des dernières années, mais les attaques de loups engendrent beaucoup de pressions, en particulier psychologiques, et pourraient bien continuer d’aggraver la situation. »