La chaleur s’est invitée dès la fin de la matinée à Bellac en Haute-Vienne, où Tech-Ovin ouvrait ses portes ce 4 septembre. La sécheresse et des cours bas pèsent sur le moral des éleveurs fidèles à l’événement qui fête son vingtième anniversaire.
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Parvenir à céder son exploitation est un autre sujet d’inquiétude pour les éleveurs qui seront nombreux à prendre leur retraite dans les prochaines années. La loi foncière agricole est attendue pour favoriser la transition.
« Nous avons aussi un déficit de consommation, a déclaré Michèle Boudouin, la présidente de la Fédération nationale ovine, lors de l’inauguration. Il faudrait éduquer le goût des jeunes générations, comme cela se pratique déjà dans certaines cantines scolaires. »
Protéger
La montée de la prédation est un problème qui monte de plus en plus. Pour Alain Rousset, le président de la région Nouvelle-Aquitaine, « il faudra inventer des solutions pour le loup. Il faut trouver une méthode pour les éloigner, voire les éliminer. »
L’élu évoque des captures ou des effarouchements. « S’il revient, c’est à ses risques et péril. » Le préfet n’a pas été clair sur la présence du loup dans la région. « Il a été là, et sera sûrement là », a-t-il dit, sans préciser s’il est encore présent, annonçant qu’une étude devrait débuter.
La chambre d’agriculture de Haute-Vienne, passée à la Coordination rurale, a mis les problèmes de prédation en avant. La Fédération nationale du pastoralisme y occupait un espace, et diffusait le film de Bruno Lecomte, éleveur des Vosges et vidéaste amateur.
Contrer le loup
Françoise Darves-Blanc, une visiteuse du salon, à la tête de 200 brebis en Savoie, est elle aussi très remontée contre les loups. À la recherche de nouveaux matériels pour progresser et intéressée par la vente aux enchères de chiens de conduite prévue le 5 septembre.
L’éleveuse avoue qu’avec la pression des loups autour de son élevage, la conduite de l’exploitation est insupportable. Son troupeau, composé de mères et d’agneaux est particulièrement exposé. Il a subi des attaques cet été.
Françoise se désole de devoir en plus faire l’avance du financement des moyens de protection : 5 patous entre autres. « Les louvetiers et les chasseurs sont peu nombreux et ils ont peu de moyens pour faire baisser la pression », constate-t-elle, s’interrogeant sur l’avenir de son système.
Pour l’exploitation, « nous cherchons des innovations pour progresser, mais nous ne savons pas si nous pourrons continuer à exploiter tellement les attaques de loup sont dévastatrice pour notre élevage », conclut-elle.