Dans les Hautes-Alpes, le Front de libération du Champsaur annonce d’ailleurs dans une courte vidéo qu’il va entrer en action. Neuf personnes cagoulées posent en cottes avec des armes devant la pancarte du Parc national des Écrins.
Sandrine Hauser, secrétaire de la FDSEA des Hautes-Alpes, ne cautionne pas l’action mais souligne la profonde exaspération des éleveurs des Hautes-Alpes. « 97 brebis ont été tuées dans un dérochement la semaine dernière, alors que 15 bovins avaient péri déjà au début de l’été dans des circonstances similaires, récapitule-t-elle. Au printemps, les loups ont même attaqué dans les bâtiments. La récurrence des attaques est insupportable. Dans le cœur du parc, la loi interdit aussi toute intervention sur les prédateurs, ce qui complique la situation. Cette vidéo est le signe d’un profond ras-le-bol et un ultime appel au secours. »
L’association Ferus a condamné les auteurs de cette vidéo, qu’elle considère comme une « nouvelle violence anti-loup » comparable à celle « qu’on peut voir contre l’ours dans les Pyrénées. Elle espère que les auteurs seront poursuivis et condamnés.
Manifestation franco-espagnole en Aragon
Dans les Pyrénées, c’est l’ours qui a sévi fortement ces derniers jours. Un dérochement en Ariège a entraîné la mort de 46 brebis sur l’estive de Turgilla, à Ustou. À la fin de juillet, 61 brebis avaient péri dans un autre dérochement sur l’estive du Mont-Rouch. Le climat est déjà extrêmement tendu. Des tags, « Non ours », sont peints sur les routes. La colère gronde.

Jeudi 22 août, 250 Français sont allés, à Ainsa, en Aragon, pour appuyer les revendications de leurs voisins espagnols. « Au total, nous étions entre 1 300 et 1 500 manifestants », estime Magali Lacube, qui a fait 10 heures de bus avec ses collègues de l’Ariège pour rejoindre l’Aragon.
« Nous voulons fédérer nos forces pour faire valoir la valeur du pastoralisme et l’impact qu’il a sur l’économie et le tourisme », insiste l’éleveuse de l’Ariège et membre de l’Addip, l’Association pour le développement durable de l’identité des Pyrénées. D’autres rassemblements sont prévus dans les prochaines pour tenter de convaincre les instances décisionnaires.