« Nous fondons de grands espoirs sur l’utilisation des drones pour dénombrer plus précisément les loups », déclare Alain Pouget, en charge du dossier loup à la Coordination rurale lors d’une conférence de presse le 3 novembre 2021 à La Giettaz-en-Aravis (Savoie).

 

Quelques heures plus tôt, les membres du syndicat ont rencontré le préfet coordonnateur du plan loup dans ce village de montagne où la technologie est testée depuis cet été. La Coordination rurale a profité de ce rendez-vous pour remettre en cause de nouveau le comptage officiel du prédateur, effectué par l’Office français de la biodiversité, qui sert de base à l’évaluation du quota de loups pouvant être abattus.

 

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Repérer plus facilement les animaux blessés

« Les drones sont un moyen de confirmer ce que les lieutenants de louveterie savent déjà sur le terrain, déclare Alain Pouget. L’outil peut aussi être utile pour retrouver des animaux égarés, ajoute Alain Pouget. Les éleveurs n’ont que 72 heures pour apporter la preuve que leurs animaux ont été prédatés. Sinon, ils ne sont pas indemnisés. »

 

Les drones peuvent éviter de dépenser de l’énergie à arpenter la montagne pour retrouver les cadavres. La technologie en test est contrôlée par le lieutenant de louveterie de La Giettaz-en-Aravis.

 

Les premiers tests effectués depuis cet été ont permis d’observer le prédateur. « Lors de notre première sortie, nous avons repéré un loup à seulement 150 m de nous », témoigne une éleveuse. « Le loup aussi a parfois décelé la présence du drone, déclare le louvetier. Et cela n’a pas beaucoup perturbé ses déplacements. »

Financement de la Région

De nombreuses expérimentations vont se poursuivre jusqu’en 2023 par le consortium de quatre entreprises spécialisées dans les objets connectés, les drones, la gestion des données et la cartographie. Les éleveurs ont le soutien des élus de la Région qui financent le projet (90 000 € par an).

 

« Nous voulons préserver les éleveurs, le pastoralisme et tout l’écosystème de la montagne », a déclaré lors de la conférence de presse Fabrice Pannekouke, conseiller délégué aux vallées de montagnes. L’élu s’est montré sensible au bouleversement que provoquait la prédation dans l’équilibre des exploitations et à la « casse psychologique » qu’elle provoquait. « Il faut retrouver un équilibre » et mettre des barrières au prédateur, a-t-il indiqué.