C’est un appel à l’unité. « Si tous les syndicats s’opposent au Mercosur, pourquoi ne pas faire une lettre commune d’opposition ? » lance Didier Gadéa, secrétaire général du Modef et président de la section départementale de l’Hérault. Le traité de libre-échange avec ces pays d’Amérique du Sud (Argentine, Bolivie, Brésil, Paraguay et Uruguay) a été validé au début de septembre par la Commission européenne, mais ne compte plus ses détracteurs. Le Modef a appelé les autres syndicats agricoles à s’unir pour s’opposer au futur traité de libre-échange lors de sa conférence de rentrée, le mardi 9 septembre 2025.

Un appel à « l’unité »

Le syndicat propose de « formuler une requête en nullité auprès de la Cour de justice de l’Union européenne ». Un souhait que porte également un groupe transpartisan d’eurodéputés qui veut saisir l’instance judiciaire européenne, a expliqué l’élu français Pascal Canfin (Renew) au micro de France Inter.

Si le secrétaire général du Modef, Didier Gadéa, se fait peu d’illusion sur l’issue de cet appel après une première proposition restée lettre morte « il y a quelques mois », il veut croire en « l’unité » des corps intermédiaires agricoles « sur ce point » en particulier. « Les paysans verraient cela d’un bon œil », glisse-t-il.

Le cinquième syndicat agricole (1,48 % des voix aux élections professionnelles de janvier 2025) a rappelé son opposition générale aux traités de libre-échange. Le Modef souhaite aussi davantage de contrôle de la part de l’État avec « des prix garantis et l’encadrement des marges ».

Après « l’été rude », subi par les agriculteurs, le Modef a également annoncé soutenir le mouvement social « Bloquons tout » du 10 septembre et les grèves du 18 septembre 2025 pour défendre le secteur agricole au moment où les agriculteurs font face à une double peine : « la pénibilité du travail et une inquiétude croissante pour l’avenir », estime Victoire Violanes, coprésidente du syndicat.