La rencontre entre dirigeants européens et australiens ces 27 et 28 octobre 2023 au Japon était attendue comme la possible conclusion des longues négociations pour un accord commercial. Mais la réunion entre représentants australiens et européens a tourné court. « C’est clairement un résultat décevant », estimait peu après le ministre du Commerce extérieur australien, Don Farrell, dans une déclaration.
« Mon travail en tant que ministre australien du Commerce consiste à obtenir le meilleur accord possible pour nos producteurs, nos entreprises, nos travailleurs et nos consommateurs. Malheureusement, nous n’avons pas pu progresser », a-t-il déclaré.
Le volet agricole a tout fait capoter
D’après le récit du ministre de l’Agriculture australien, Murray Watt, auprès de la chaîne Sky News, l’inflexibilité de l’Europe aurait poussé les représentants australiens à stopper les négociations. « Ce qui s’est passé ici, c’est que l’UE a à peine bougé d’un accord dont nous leur avions dit il y a trois mois qu’il n’était pas acceptable », a-t-il relaté. Pour le ministre, l’Europe n’a pas suffisamment ouvert ses portes aux produits agricoles australiens. « Le volume des exportations qu’ils étaient prêts à recevoir et les conditions à ces exportations n’étaient tout simplement pas assez bons pour que nous puissions dire que c’était dans l’intérêt de l’Australie », a-t-il estimé.
La Commission européenne n’en avait pas exactement la même lecture et l’a fait savoir dans une déclaration. « La partie australienne a présenté à nouveau des revendications agricoles qui ne reflétaient pas les récentes négociations et le processus engagé entre les hauts fonctionnaires », a-t-elle justifié.
Au-delà des volumes d’importations, le refus de Bruxelles d’accepter que l’Australie puisse utiliser les appellations « Feta » pour le fromage ou « Prosecco » sont également restés des points d’achoppement. Selon le commissaire au Commerce européen, Valdis Dombrovskis, la proposition européenne était pourtant équilibrée. « Nous avons proposé à l’Australie une offre d’accès au marché agricole significative, tout en tenant compte des intérêts du secteur agricole européen », a-t-il détaillé.
Un avenir, après les élections
Cet échec dans les négociations ne met toutefois pas l’idée d’un accord aux oubliettes, mais le retour aux discussions devrait attendre de part et d’autre. « Nous leur avons clairement fait savoir que nous pensons qu’il est peu probable que cela se produise au cours de la présente législature australienne. Cela pourrait donc prendre un certain temps », a précisé de son côté Murray Watt.
L’Australie tiendra ses prochaines élections générales en 2025 alors que les électeurs européens s’exprimeront en 2024. « La Commission européenne reste ouverte à la poursuite des négociations sur un accord qui bénéficierait mutuellement à nos consommateurs, nos entreprises et nos secteurs agricoles », a pour sa part ajouté Valdis Dombrovskis.