Un ras-le-bol général. « La guerre des prix engagée par la grande distribution est en train de tuer l’amont agricole, cela ne peut plus durer », s’est agacé Pascal Lebrun. Élu en juin dernier, le nouveau président de La Coopération Laitière n’a pas mâché ses mots, ce 5 septembre 2022 lors d’une conférence de presse à Paris.
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Au moins 15 % supplémentaires dès septembre
En 2022, « l’inflation sur les produits laitiers tourne autour de 6 %. « C’est « moitié moins » que chez certains de nos voisins européens. Cette évolution est jugée très insuffisante, au regard de l’explosion des charges industrielles et agricoles. Après des mois à « faire tampon » entre les producteurs et les distributeurs, la situation des coopératives laitières « n’est plus tenable », a-t-il soutenu.
Le syndicat somme la grande distribution de « prendre conscience de ce qu’il se passe dans les campagnes » et demande l’ouverture d’un troisième cycles de négociations commerciales. Les coopératives demandent des hausses supplémentaires « légitimes » d’au moins 15 %, dès septembre. « Les ventes en grande distribution représentent 78 % du chiffre d’affaires des coopératives. Ces revalorisations sont vitales », insiste Pascal Lebrun.
D’après les estimations de l’organisation, cela représente un surcoût moyen de 10 € par mois pour une famille de quatre personnes. « Les pouvoirs publics doivent trouver le moyen d’accompagner les consommateurs », estime le président de La Coopération Laitière, favorable au chèque alimentaire.
Un prix du lait objectif à plus de 500 €/1 000 litres
Faute d’avancées significatives sur le prix des produits laitiers, « nous risquons de fermer certaines lignes de production » pour rediriger les volumes sur des marchés plus porteurs. La Coopération Laitière n’exclut pas de solliciter le médiateur des relations commerciales.
Que les distributeurs s’y préparent, les coopératives ne comptent pas revoir leurs exigences à la baisse pour l’année prochaine. « L’objectif est de rejoindre les 500 €/1 000 litres pour les associés coopérateurs », souligne Pascal Lebrun. D’après les données de la Commission européenne, ce cap (prix réel) a déjà été franchi en Allemagne, en Belgique, en Irlande et aux Pays-Bas.
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