« Ici, c'est la première fois qu'on met en place une telle action », souligne Jean-Luc Cape. Pour le président de l'association de gestion de l'irrigation dans les Landes et ancien président de la FDSEA, la mobilisation en cours pour l'irrigation dans le sous-bassin de l'Adour est inédite : environ 500 irrigants à titre individuels et 700 autres à travers leur ASA viennent de faire une action de tierce opposition.
Ces irrigants attaquent le jugement du tribunal administratif de Pau, qui, le 2 août 2024, a suspendu l'arrêté interpréfectoral d’autorisation unique de prélèvement (AUP) concernant l’irrigation dans les départements des Landes, du Gers, des Pyrénées-Atlantiques et des Hautes-Pyrénées. Le tribunal impose une baisse de 25% des prélèvements, en attendant un nouvel arrêté.
« Le tribunal administratif de Pau avait été saisi par quatre associations environnementales, qui attaquait l'arrêté de la préfète des Landes, qui est coordinatrice sur le sous-bassin de l'Adour, indique Jean-Luc Cape. Devant le tribunal, les arguments des associations et de l’État ont été entendus. Nous, les irrigants, n'étions pas convoqués alors que nos autorisations individuelles sont prises en otage par cette décision. »

D'où la volonté d'agir à travers une action en tierce opposition, laquelle provoque une nouvelle audience, qui aura lieu le 3 septembre 2024 devant le tribunal administratif. « On fait le match retour alors qu'il n'était pas prévu ! », se félicite Jean-Luc Cape.
L'appel à la mobilisation
Lors d'une conférence de presse organisée le 27 août 2024, la FDSEA et JA des quatre départements concernés ont appelé au rassemblement le 3 septembre prochain au matin devant les locaux du tribunal administratif de Pau. Plusieurs raisons justifient cette mobilisation et le refus de la baisse des prélèvements, détaille Nicolas Pébille, membre du bureau de JA des Hautes-Pyrénées, en charge du dossier sur l'eau.
« On arrive à la fin de la campagne d'irrigation et on ne sait toujours pas combien on doit prélever, explique le syndicaliste. Si ce n'était pas catastrophique, ce serait risible ! Quand on sait qu'on est resté un mois sur les ronds-points, en début d'année, pour demander de la visibilité... »
L'argument du tribunal administratif selon lequel « l’amélioration […] de l’état des masses d’eau du sous-bassin de l’Adour n’était pas établie » est balayé par Nicolas Pébille. « Les années précédentes, les associations environnementales étaient déboutées alors que la situation hydrographique était pire, observe-t-il. Enfin, si on laissait passer les –25% aujourd'hui, on sait qu'on ne pourrait pas revenir en arrière. »
(1) Association syndicale autorisée.