Les associations syndicales autorisées (Asa) de la Saudrune et de Sainte-Foy-de-Peyrolières, en Haute-Garonne, ont pu réaliser les travaux de mise aux normes de leurs lacs d’irrigation du Parayre et de Cambernard. Ces travaux ont été financés à hauteur de 70 % par l’agence de l’eau Adour-Garonne et 10 % par le département. En contrepartie, entre 10 et 15 % de la capacité de ces retenues sera reversée pendant 20 ans dans la rivière du Touch et la Garonne.
« Un crédit remboursé en nature »
« C’est un bon projet, se félicite Denis Sicard, producteur de noisettes et président de l’Asa de Sainte-Foy. Il ne reste que 20 % de travaux à payer. Le reste correspond à un crédit remboursé en nature, avec de l’eau. »
Une eau que les agriculteurs n’utilisent qu’en partie : « Nous avons peu de productions à forte valeur ajoutée. Avec l’eau qui est chère, l’intérêt économique à irriguer ne se justifie pas forcément. »
Ajoutez à cela le fonctionnement des Asa : « Les gens peuvent difficilement en sortir et, quand ils ne sont plus intéressés, ils votent contre les travaux concernant les lacs », regrette Denis Sicard.
« Sans mettre en péril l’irrigation »
Il y avait donc de l’eau inutilisée (3,6 millions de m³ sur cinq lacs du bassin du Touch), des travaux à réaliser par les Asa et des besoins de soutien d’étiage pour les gestionnaires des rivières. À l’issue d’un long processus, les acteurs sont parvenus à un accord : Asa, département, agence de l’eau, syndicat mixte de l’eau et de l’assainissement, syndicat mixte de la Garonne.
« Le programme d’interventions de l’agence ne prévoit pas de financer la mise en conformité des retenues, mais nous avons pu le faire selon un principe gagnant-gagnant, se félicite Jean-Luc Scharffe, directeur par intérim de la délégation locale de l’agence de l’eau Adour-Garonne. Ceci sans mettre en péril l’irrigation actuelle. »
Avec des aménagements de 2,5 millions d'euros sur cinq lacs d'un volume de 11 millions de m³ stockés (La Bure, Savères, Fabas, Cambernard et Parayre), dont deux gérés par les Asa, l'accord prévoit la mise à disposition de 2,6 millions de m³ par an pour le soutien d'étiage sur le bassin du Touch.