Le vendredi 17 février 2023, une étape importante a été franchie pour l’accord commercial avec la Nouvelle-Zélande. Après l’examen de la Commission européenne, le texte a été transmis au Conseil pour sa signature. Les Parlement européen et néo-zélandais pourront ensuite chacun de leur côté voter l’entrée en vigueur finale.

Ce processus initié en juin 2018 aura vu douze tours de négociations avant la clôture des discussions en juin dernier. La présidente de la Commission, Ursula Von der Layen, s’est félicitée de cette avancée dans un communiqué : « Cet accord moderne apporte des opportunités majeures des deux côtés pour nos entreprises, nos agriculteurs et nos consommateurs. »

Un marché en partie ouvert

Si l’accord concerne de nombreux secteurs économiques européens, la Commission a tenu à mettre en avant le volet agroalimentaire, source de préoccupations. Il est donc rappelé que plusieurs produits exportés vers la Nouvelle-Zélande seront exemptés de taxes à destination. Sont cités la viande de porc, les produits laitiers ou encore les vins tout comme les produits de la biscuiterie et confiserie.

Les points d’achoppement ont toutefois été nombreux, notamment pour les appellations de produits. La Commission confirme ainsi que les noms de tous les vins et spiritueux européens seront protégés, tout comme une liste de 163 fromages à indication géographique. Du coté des importations, des quotas à tarifs nuls ou réduits seront imposés pour les produits laitiers (poudre et beurre), la viande (bovine et ovine), l’éthanol ou le maïs doux néo-zélandais qui tenteraient d’entrer en Europe. À noter que pour la première fois, un volet "durabilité" a été implémenté. Les règles européennes en matière sanitaire (pesticides, OGM…) seront appliquées pour les produits entrant en Europe tout comme des règles de bien-être animal.

En attendant le Mercosur ?

La tournée sud-américaine du chancelier allemand, Olaf Scholz, à la fin de janvier ou la visite de la ministre des Affaires étrangères française, Catherine Collona, au Brésil il y a dix jours ont donné le signal d’un retour de l’accord commercial avec le Mercosur sur le devant de la scène. Stoppées depuis l’arrivée au pouvoir de Jair Bolsonaro, les discussions devraient reprendre avec son successeur à la tête du Brésil Luiz Inácio « Lula » da Silva, de retour au pouvoir depuis janvier.

Autrement plus impactant que l’accord néo-zélandais, l’accord avec le Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay et Uruguay) suscite les vives inquiétudes des éleveurs bovins notamment. Le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, avait tenté de préparer le terrain au début de février lors d’une visite à Metz. « On a besoin d’accords commerciaux justes. […] A cette date, on a dit que l’accord n’était pas acceptable. Cela ne veut pas dire qu’il n’y aura pas un accord un jour avec le Mercosur », avait-il prévenu.