Après un début d’hiver doux, le froid s’accentue en France ce mardi 9 janvier 2024 avec de la neige et des températures négatives, se conjuguant avec des risques de crues dans le Nord et le Pas-de-Calais, qui restent le principal problème pour les agriculteurs.
« Un coup de froid le 10 janvier, ce n’est pas ce qui nous inquiète : c’est la période normale de repos végétatif des cultures. Là où on est le plus inquiet, c’est pour les sinistrés du Pas-de-Calais », a déclaré ce mardi Hervé Lapie, le secrétaire général de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), à l’AFP.
Des hectares de betteraves probablement perdus
« Dans le Pas-de-Calais, on a encore en terre des betteraves, des pommes de terre et de la chicorée. Aujourd’hui, ce sont des surfaces qui ne sont plus récoltables », estime le secrétaire général de la FNSEA.
Si le gel peut favoriser une stabilisation des sols permettant de faire passer les machines dans les champs, « c’est déjà perdu pour les zones qui ont encore les pieds dans l’eau », relève-t-il. Sur les « 2 200 hectares » de surfaces de betteraves restant à arracher, « 200 à 300 seront probablement perdus ».
Un froid parfois « bienvenu »
Dans les vastes zones céréalières de la Beauce, le froid est au contraire bienvenu, explique Céline Imart, porte-parole d’Intercéréales, l’interprofession qui regroupe producteurs, coopératives et exportateurs des céréales en France.
En hiver, une période à –10 ou –15°C avec de la neige permet de réduire la pression des nuisibles et offre un manteau protecteur aux céréales d’hiver déjà bien implantées, détaille-t-elle.
Mais dans certaines zones de France, sur la façade atlantique et dans les Hauts-de-France, il y a aujourd’hui un risque lié au surplus de pluie des derniers mois et à des semis plus tardifs.
« Dans les sols gorgés d’eau, si le froid arrive brutalement, il y a des phénomènes de brûlure et des problèmes de développement des cultures », relève Céline Imart.
De 5 à 10 % de surfaces de cultures d’hiver non semées
Les pluies ont par endroits retardé les semis : les pertes devraient être mesurées pour l’orge, semé à 90 % à la fin de décembre, mais seront plus importantes pour les blés, avec « un blé tendre semé à 85 % à Noël et un blé dur à 75 % », ajoute-t-elle.
Les agriculteurs se reporteront en partie sur les cultures de printemps (orge, maïs, tournesol), mais la FNSEA évalue à entre 5 % et 10 % les surfaces de cultures d’hiver non semées cette année.