À l’est du Maine-et-Loire, la commune des Bois-d’Anjou (2 574 hab.) est née en 2016 du regroupement de trois autres (1). « À sa création, les élus ont décidé que l’alimentation, le bien-manger serait un projet fédérateur. Ils ont élaboré un plan alimentaire territorial (PAT), puis lancé un drive avec une trentaine d’agriculteurs », explique Sandro Gendron, maire depuis 2020. Il y a deux ans, les édiles s'attaquent à la restauration collective. Quatre écoles et l’accueil de loisirs sont concernés, soit 300 repas par jour, jusqu’alors fournis par un prestataire d’Angers (35 km).
Pour développer une cuisine « simple, faite “maison” et majoritairement à base de produits frais, bruts et locaux », les élus se rapprochent de la chambre d’agriculture et d’un cabinet spécialisé (Déclic). « Ils nous ont aidés à rédiger un cahier des charges et l’appel d’offres accessibles aussi aux restaurateurs et traiteurs locaux (±15 km). »
Un choix politique
Magalie Drapeau, traiteure à Fontaine-Guérin depuis une quinzaine d’années, saisit la balle au bond. « Je remplissais les critères de circuit court, de produits locaux, de cuisine faite maison, d’emballages réutilisables, etc. Et nous sortions du Covid... j’y ai vu une sécurité. » Depuis 2021, elle élabore les menus, planifie et gère les approvisionnements — notamment avec les neuf agriculteurs concernés —, prépare les repas et les livre. Au-delà, elle participe aux cinq réunions annuelles de la commission communale de la restauration scolaire. Elle rencontre également régulièrement les élèves pendant leur déjeuner.
« Pour tous, je suis devenue “Magalie, la dame qui nous fait à manger” ; c’est très gratifiant. » Le prix de revient du repas s’élève à 9,20 €. Les familles n’en acquittent qu’une partie ; au minimum 1 €, au maximum 4,85 €. Le solde est supporté par la commune, soit un budget annuel de 10 000 à 12 000 €. « Nous avons fait un choix, nous l’assumons », résume Sandro Gendron.
(1) Brion, Fontaine-Guérin et Saint-Georges-du-Bois.