#NoBirdFlu. Le kit Stop à la grippe aviaire est un ensemble d’outils de communication « destiné à aider les agriculteurs et toute personne en contact avec des exploitations agricoles à protéger les volailles, les autres animaux et les personnes contre la grippe aviaire ». Son lancement le 15 septembre 2025 par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) et la Commission européenne coïncide avec le début de la saison migratoire des oiseaux.

Des supports pour la prévention dans toutes les langues européennes

Les supports de communication mis à disposition par l’Efsa fournissent des informations sur la biosécurité afin de prévenir les cas d’influenza aviaire. Ce kit traduit dans toutes les langues de l’Union européenne contient :

  • Une infographie détaillée contenant des conseils sur l’hygiène, les équipements de protection et le contrôle des déplacements pour les agriculteurs, les animaux, les outils, les travailleurs et les visiteurs ;
  • Des affiches rappelant visuellement les mesures clés à intégrer dans les routines quotidiennes ;
  • Des contenus prêts à l’emploi pour les réseaux sociaux afin de sensibiliser les communautés agricoles et au-delà.

Par ailleurs, l’Efsa va mener une étude sur la perception du risque lié à la grippe aviaire auprès des agriculteurs, des vétérinaires et des travailleurs agricoles en Europe, « afin de déterminer comment adapter au mieux les futures campagnes de sensibilisation ». Ces données serviront dès 2026 « à renforcer les plans de préparation contre la grippe aviaire et à contribuer à réduire le risque de futures pandémies », indique la Commission européenne.

16 foyers en élevage en Europe

Alors que l’automne approche, des cas signalés sont chaque semaine de plus en plus nombreux sur la plateforme européenne d’épidémiosurveillance en santé animale. Le bulletin hebdomadaire publié le 16 septembre 2025 fait état de seize foyers de grippe aviaire en élevage répertoriés dans six pays européens. Les détections récentes dans l’avifaune sauvage en France et au Royaume-Uni font planer une menace croissante d’introduction du virus en élevage.

« Chacun a son rôle à jouer pour empêcher de nouvelles épidémies. Des agriculteurs aux travailleurs et aux petits éleveurs, en passant par les vétérinaires et les visiteurs des exploitations, de simples précautions peuvent faire une réelle différence pour réduire la propagation de cette maladie grave », déclare Claire Bury, directrice générale adjointe chargée de la durabilité alimentaire à la Commission européenne, dans un communiqué de presse.

500 acteurs mondiaux réunis au Brésil

À l’échelle mondiale cette fois, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) se mobilise sur le sujet de la grippe aviaire avec la tenue inédite d’une réunion au Brésil le 9 septembre 2025 rassemblant quelque cinq cents experts et décideurs de l’ensemble du secteur avicole, de la santé publique, du milieu scientifique et de la sphère politique.

« L’influenza aviaire n’est plus une menace sporadique, elle devient un problème d’ampleur mondiale », a déclaré la directrice générale adjointe de la FAO. L’objectif était d’élaborer « une approche coordonnée de défense contre la menace de plus en plus grande que fait peser la maladie sur la santé animale et humaine et sur les moyens de subsistance agricoles ».

Cette réunion fait suite à la publication en 2025 de la Stratégie mondiale pour la prévention et le contrôle de l’influenza aviaire hautement pathogène (2024-2033), un document coprésenté par la FAO et l’Organisation mondiale de la santé animale pour notamment aider à la mise en œuvre de plans d’action nationaux et à réduire les risques de pandémie.

Depuis 2020, les foyers explosent chez les populations d’oiseaux. L’influenza aviaire touche maintenant 85 espèces de mammifères, parmi lesquelles les vaches laitières. De plus, la FAO considère le virus comme « une des menaces de pandémie humaine les plus préoccupantes ». En novembre 2024, l’Organisation mondiale de la santé avait appelé à renforcer la surveillance face à la grippe aviaire, après un premier cas détecté chez un enfant aux États-Unis.

Les conséquences sur les échanges commerciaux et la sécurité alimentaire prennent également de l’ampleur. L’apparition du virus H5N1 dans des exploitations agricoles brésiliennes a fait perdre ses marchés au plus grand exportateur de poulets pendant plusieurs semaines, en mai et juin 2025. Aux États-Unis, l’euthanasie de millions de poules pondeuses pour éviter la propagation de l’influenza aviaire hautement pathogène a créé une pénurie d’œufs sans précédent. Et actuellement en Europe, sont recensés les premiers abattages de volailles de la saison hivernale.