La Chine et l’Union européenne ont été les premiers à réagir après l’annonce par le Brésil, le 16 mai 2025, de la découverte d’un foyer de grippe aviaire dans un élevage. Le virus de l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) a été identifié dans une ferme de volailles reproductrices à Montenegro, dans l’État méridional du Rio Grande do Sul, selon un communiqué du ministère brésilien de l’Agriculture.

La Chine et l’Union européenne en tête

« À partir d’aujourd’hui, durant 60 jours la Chine n’achètera plus de viande de poulet brésilien », a expliqué à la presse le ministre de l’Agriculture du Brésil, Carlos Favaro. Une source européenne a également indiqué que les importations de viande de poulet vers l’Union européenne étaient également suspendues. Pourquoi ? Parce que les autorités brésiliennes ne sont pas en mesure à ce stade de signer des certificats nécessaires aux exportations vers l’Europe.

Le Brésil est le premier exportateur mondial de viande de poulet, et la Chine la première destination de ces exportations, avec plus de 562 000 tonnes en 2024. Cela représente 10,89 % des ventes brésiliennes à l’étranger, selon les données de l’Association brésilienne de protéine animale (ABPA). L’Union européenne a, pour sa part, importé plus de 231 000 tonnes de viande de poulet brésilien, soit 4,49 % des exportations de ce pays pour ce produit.

Le Mexique, le Chili et l’Uruguay aussi

Le Mexique a lui aussi fermé ses frontières à la viande de poulet en provenance du Brésil. En 2024, il a été la huitième destination des exportations brésiliennes, pour un volume de plus de 173 000 tonnes, soit 4,2 % du total, selon les chiffres officiels. Et le Brésil représentait 14 % des importations mexicaines de ce produit en 2023, contre 86 % des États-Unis, selon le département américain de l’Agriculture.

Le Service d’agriculture et d’élevage du Chili a, pour sa part, annoncé samedi avoir « suspendu toutes ses importations avicoles provenant du Brésil », qui lui a fourni plus de 111 000 tonnes de viande de poulet en 2024. Le secrétaire au Commerce et aux Relations internationales du ministère brésilien de l’Agriculture, Luis Rua, a par ailleurs indiqué au média brésilien Broadcast Agro que l’Uruguay avait également pris des mesures similaires.

Un élevage de 17 000 volailles reproductrices

Selon les autorités de l’État du Rio Grande do Sul, environ 17 000 volailles se trouvaient dans l’exploitation où a été identifié le foyer de grippe aviaire, où étaient produits des œufs destinés à la reproduction. La plupart ont été tuées par le virus et les autres ont été abattues. Elles ont été enterrées sur place. Samedi, les autorités de l’État du Minas Gerais (sud-est) ont indiqué avoir « détruit à titre préventif 450 tonnes d’œufs fécondés » provenant de l’exploitation de Montenegro.

Les autorités brésiliennes disent avoir intensifié samedi les mesures pour contenir ce foyer de grippe aviaire. Elles ont mis en place des barrières sanitaires autour de la zone, à Montenegro, dans l’État du Rio Grande do Sul (sud). Le secrétariat à l’Agriculture du gouvernement mexicain a expliqué dans un communiqué qu’en raison de ce foyer, l’entrée dans le pays « de viande de poulet, d’œufs fécondés et de poussins nés depuis moins de trois jours » provenant du Brésil était proscrite.

La grippe aviaire A est apparue en 1996 en Chine, mais, depuis 2020, le nombre de foyers chez les oiseaux a bondi et un nombre croissant d’espèces de mammifères a été touché, tout comme des régions du monde jusqu’alors épargnées, comme l’Antarctique.

Aux États-Unis, plus de 30 millions de poules pondeuses ont été euthanasiées depuis le début de l’année pour éviter que le virus ne se disperse. La multiplication des cas de grippe aviaire dans les élevages américains a décimé l’offre et transformé les œufs en symbole de l’inflation aux États-Unis.