L’étude, menée par des chercheurs de l’Inrae Occitanie-Toulouse et de l’école nationale vétérinaire de Toulouse (ENVT), pourrait avoir des impacts sur la façon de prévenir l’apparition de nouveaux variants de l’influenza aviaire. « Elle suggère que la capacité d’émergence de variants hautement pathogènes du virus H5N8 est augmentée chez les galliformes (poulets) en comparaison aux ansériformes (canards) », détaille Romain Volmer, enseignant-chercheur à l’ENVT.
Une réponse immunitaire différente selon les espèces
En effet, « les variants faiblement pathogènes semblent entrer en antagonisme avec les variants hautement pathogènes chez le canard. Au contraire, chez le poulet, les premiers favorisent la multiplication des seconds », poursuit-il. D’après l’Inrae, au contact du virus faiblement pathogène, les canards ont mis en place une réponse immunitaire innée plus puissante que les poulets, ce qui permet une inhibition du virus hautement pathogène.
« La surveillance doit être maintenue »
S’agissant de la prévention de l’influenza aviaire, « notre travail semble montrer que la surveillance de virus faiblement pathogènes parentaux doit être maintenue, notamment lors de suspicions de signes cliniques chez les gallinacées, qui présentent un risque plus élevé de faire émerger des variants hautemement pathogènes ».
Par ailleurs, « si des mesures d’abattages préventifs devaient être à nouveau prises sur des élevages touchés par des variants faiblement pathogènes, cela devrait plutôt être réalisé sur des galliformes, avise l’enseignant-chercheur. Pour autant, cela ne veut pas dire qu’il faut faire circuler un virus faiblement pathogène chez le canard ! »