« Le groupe Casino confirme avoir reçu une marque d’intérêt de la part d’Aldi France portant sur l’acquisition de Leader Price en France métropolitaine », précise le distributeur dans un communiqué diffusé le 19 septembre dernier. Par conséquent, « le groupe Casino et Aldi France sont entrés en discussions en vue d’aboutir à la remise d’une offre ferme par Aldi France. »

Discussions en cours

« Une fois connus et pour autant qu’ils soient acceptés par le groupe, les paramètres de l’offre seront communiqués au marché », précise Casino. La transaction, si elle se fait, devra ensuite être validée par l’Autorité de la concurrence. Casino avait annoncé en plein cœur de l’été, le 20 août, le lancement d’une nouvelle phase de cession d’actifs pour un montant de 2 milliards d’euros, après avoir identifié de nouveaux magasins à céder d’ici au printemps 2021.

 

Pressé de réduire sa dette par ses investisseurs et ses actionnaires, Casino avait ajouté avoir quasi bouclé une première vague de cessions d’actifs non-stratégiques de 2,5 milliards d’euros à réaliser d’ici au premier trimestre de 2020. À la fin de juillet, lors de la publication de ses résultats semestriels, Casino avait annoncé vouloir « atteindre moins de 1,5 milliard d’euros de dette nette en France à la fin de 2020 », contre 2,7 milliards à la fin de 2018.

 

Casino précise par ailleurs dans son communiqué qu’il entend « mener ces discussions dans le meilleur intérêt de Leader Price et de ses salariés, comme de ses partenaires. Les instances représentatives du personnel de Leader Price seront informées et consultées dès qu’un projet suffisamment avancé pourra leur être présenté, conformément aux obligations légales en la matière », conclut le distributeur.

Miser sur les enseignes les plus rentables

En annonçant qu’il entendait accélérer son désendettement, Casino avait souligné l’« accentuation du positionnement » du groupe sur les « formats et géographies porteurs » en France, réaffirmant sa volonté de miser sur sa filiale de commerce en ligne Cdiscount, et sur ses enseignes les plus rentables, Monoprix et Franprix. Pour les observateurs, il était clair que les enseignes à la peine, les hypermarchés Géant et Leader Price, allaient être proposées à la vente.

 

Née en 1989, Leader Price dispose de plus de 700 magasins en France et emploie 4 000 personnes. En 2018, l’enseigne a dégagé un chiffre d’affaires de près de 2,5 milliards d’euros, en repli de 1,9 %. Elle est en train de passer tous ses points de vente au concept « Next », présenté en juin 2018, qui promet « de nouveaux espaces, plus modernes, davantage de bio, de frais, de local et une diversification des offres ».

Le discount en mutation

Avec 2,5 % de parts de marché en France, selon Kantar, Leader Price dispose d’une petite avance sur Aldi (2 %) mais est distancée par l’autre enseigne allemande, Lidl (6 %), qui monte en puissance. En réunissant Leader Price et Aldi, c’est tout le secteur du discount, en mutation depuis quelques années d’un concept « hard » à un format plus « soft », via une montée en gamme de son offre, plus ouverte sur les produits frais et le bio, qui pourrait être redessiné.

 

Interrogée sur une possible vente de Leader Price, sa directrice générale a répondu qu’il ne s’agit que « de rumeurs, de spéculations ». À la question de savoir si Lild serait intéressé par l’acquisition de Leader Price, Lidl ayant déjà racheté une quinzaine de ses points de vente cette année, Michel Biéro, directeur exécutif desachats et du marketing de Lidl France, avait affirmé pour sa part être « prêt à étudier chaque dossier » car il était « à l’affût de tout ».